Néonicotinoïdes : défenseurs des abeilles et de la betterave s’opposent autour du gouvernement

La bataille s’annonce ardue. D’un côté, le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, souhaite réautoriser, sous certaines conditions, le recours à des insecticides néonicotinoïdes. De l’autre, associations, apiculteurs et partis écologistes, ont lancé un appel à la mobilisation générale contre ce « très grave recul en matière de protection du vivant », selon les propos de la députée Delphine Batho.

Au cœur des débats, le projet de loi « relatif aux conditions de mise sur le marché de certains produits phytosanitaires », présenté ce jeudi 3 septembre en Conseil des ministres, prévoit de prolonger la possibilité d’accorder des dérogations d’utilisation de néonicotinoïdes jusqu’au 1er juillet 2023 — alors que ces produits sont normalement totalement interdits en France depuis le 1er juillet dernier.

« Les néonicotinoïdes sont les insecticides les plus puissants jamais inventés par les humains, rappelle Delphine Batho. Ils sont 7.297 fois plus toxiques que le DDT, interdit en France depuis presque 50 ans et sont très persistants dans l’environnement. Surtout, ils transforment les plantes qu’ils sont censés ‘protéger’ en poison pour tous les insectes. » En 2016, à l’issue d’une longue bataille politique, la députée avait obtenu, avec le soutien d’autres parlementaires et de nombreux citoyens, une interdiction de ces substances toxiques, à compter du 1er septembre 2018, et au plus tard le 1er juillet 2020.

« Bien sûr, il ne faut pas laisser tomber les producteurs en difficulté, mais pas en autorisant des insecticides dangereux » 

Mais dès lors, « l’industrie sucrière n’a eu qu’un seul objectif, obtenir des…

Auteur : Lorène Lavocat (Reporterre)
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