Ni défection, ni hésitation

Pas sûr que la question obsède les Français. Elle passionne en tout cas les journalistes. Et pour cause ! Elle est de nature à semer la zizanie à gauche. Car il n’y a guère qu’à gauche que l’incertitude demeure sur le nom du Premier ministre. À l’extrême droite, Jordan Bardella claque déjà des talons devant la porte de Matignon. Et Gabriel Attal pourrait prolonger son bail en cas de victoire très improbable de Renaissance. Quant à l’hypothèse LR, elle relève de la fiction la plus farfelue. Que la question se pose à la gauche est donc plutôt bon signe. C’est la preuve que plus personne n’ose exclure un succès du Nouveau Front populaire. Mais la question n’en reste pas moins embarrassante. Le problème s’appelle Mélenchon. Il ne cesse de faire acte de candidature tout en jouant de l’esquive : « Je ne m’impose pas, mais je ne m’élimine pas » ; « J’ai l’intention de gouverner ce pays » (France 5, le 22 juin) ; « Je ne suis candidat à rien » (France 2, le 24 juin).

Revoilà Mélenchon devenu le chat noir de la gauche, omniprésent dans les médias, où il est un « bon client » en même temps qu’une cible idéale.

Mais le fondateur de LFI ne brille pas dans les sondages, dans lesquels il est maintenant devancé par François Ruffin. Il fait plus peur, nous dit-on, que Marine Le Pen. Et il n’est pas tenu en grande estime (litote) par ses partenaires. L’insoumis en chef paye la brutalité des rapports qu’il a institués au cours des dernières années. Pourtant, il reste à Mélenchon quelques arguments. Son talent d’abord. Il peut toujours briller dans un débat. Son passé ensuite. Le Front de gauche, en 2009, c’est lui. LFI, en 2016, c’est lui. La Nupes, qui a redonné vie à une représentation parlementaire de la gauche, en 2022, c’est lui. Et, surtout, son score à la dernière présidentielle, qui aurait dû faire de lui un…

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Auteur: Denis Sieffert