Ni honte, ni indignation, ni pardon, ni… :

Il n’est pas ici question d’un mouvement d’expression « sous coup d’émotion » bien que l’émotion, face à la répression contre le total démuni, puisse rencontrer une fois encore le juste motif de recouvrer tout son sens.

En effet comment ne pas être mû hors de la quiétude d’une « raison gardée » lorsqu’on « visionne » ou on entend par maints témoignages ce qui du seul fait des forces de l’ordre, s’est déroulé place de la République à Paris, le soir du mardi 23 novembre 2020, à l’encontre d’hommes, femmes, enfants à la rue.

Bien sûr l’indignation y compris celle de la bonne conscience « humanitariste ».
Bien sûr la dénonciation de dérives autoritaires face au traitement infligé à des humains comme à des bêtes que l’on n’hésite pas à battre quand elles ne veulent pas obéir, résistent.
Bien sûr toutes les analyses politiques, sociologiques, économiques de plus ou moins bon sens devant la montée des « phobies » qui creusent le lit de nouvelles dictatures… Bien sûr l’appel au cœur quand ses battements sont plus secrets et sourds que jamais…
Mais trop souvent pour ne pas dire toujours, on oppose aux résonances historiques, l’alibi très construit de la spécificité des contextes si bien notés et parlés qu’on en efface les pesants bégaiements de l’ Histoire…même quand on voudrait l’écrire humaine et la faire nôtre dans d’autres vocabulaires.

Ainsi que reste-t-il de la langue, depuis l’imprononcé en elle, face aux coups portés contre l’Être rassemblé, place de la République ce 23 novembre, ou encore l’Être seul, à la rue ou ailleurs, l’Être ensemble, quand il manifeste aux portes des usines de licenciements, sur les ronds-points de non-retour, devant les agences de la précarité, depuis des années, depuis des mois, enfin l’Être derrière le masque pandémique et pour combien encore ?
Qu’advient-il pour le commun des hommes, depuis l’invu de l’autre en chacune, chacun mais surtout quand cet autre au…

Auteur: lundimatin
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