Nicolas Hulot a-t-il commis un viol ? Jean-Michel Aphatie apporte un nouvel éclairage

C’est une accusation de viol qui n’a pas ébranlé son auteur supposé : Nicolas Hulot. Dans son dernier livre, Les Amateurs (Flammarion, septembre 2021), le journaliste politique Jean-Michel Aphatie revient sur la plainte déposée en 2008 contre l’ancien présentateur d’Ushuaïa par Pascale Mitterrand, petite-fille de l’ancien président de la République.

L’histoire a commencé en juin 1997. Pascale Mitterrand, 19 ans, était une toute jeune photographe stagiaire de l’agence de presse Sipa. Nicolas Hulot, 42 ans, était un présentateur célèbre de l’émission Ushuaïa, sur TF1. Il venait d’acheter une grande maison en Corse et proposa à l’agence l’exclusivité des clichés de la demeure. La jeune femme s’y rendit seule en reportage pendant une semaine. À la suite de ce séjour, la jeune femme, bouleversée par ce qui s’y était passé, abandonna le photojournalisme et changea de vie.

Le 11 juillet 2008, Pascale Mitterrand poussait la porte d’une gendarmerie des Landes pour porter plainte. Elle souhaitait raconter ce qui s’était passé onze ans plus tôt dans la maison corse. Les gendarmes qui écoutèrent son récit évoquèrent une scène de viol. Mais les faits étaient prescrits. Il était impossible de poursuivre Nicolas Hulot qui, informé du dépôt de cette plainte, fut toutefois entendu à sa demande le 29 août 2008 par les gendarmes de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Il convint alors d’une relation sexuelle lors du séjour, mais nia toute contrainte.

9 février 2018. Le jeune journal Ebdo révéla l’histoire, qui entraîna sa chute. Car Nicolas Hulot avait lancé un efficace contre-feu. La veille de la parution de l’article, Hulot, qui était alors ministre de la Transition écologique, accorda un entretien à Jean-Jacques Bourdin, sur RMC. Face au journaliste, il nia les faits, évoqua « un cauchemar » pour lui et sa famille. Il reçut un soutien immédiat du Premier ministre, Édouard Philippe, puis de Marlène Schiappa, alors secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, et enfin du porte-parole du Président de la République.

Dans la presse, un épais silence tomba, les médias ne rebondirent pas, aucun journaliste ne reprit l’enquête, pour la confirmer ou pour l’infirmer. Une « absence de curiosité rare, exceptionnelle », observe Jean-Michel Aphatie, qui a repris les faits. « Choqué », comme il le dit à Reporterre, par l’indifférence totale à la parole de la jeune femme, il apporte dans son livre un élément nouveau : il s’est…

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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre