Nique ton maire

Cette année, comme tous les ans depuis 20 ans, se tenait le salon réservé à ces élus réputés comme étant les moins détestés des français, à savoir nos maires. Du 16 au 18 novembre, Porte de Versailles, différents pôles thématiques présentaient l’ensemble des équipements, matériels, infrastructures, et logiciels indispensables à la bonne gestion des villes. Le slogan du salon, “ICI nous cultivons des solutions”, ne pouvait laisser présager que du bon.

Nous ne nous attarderons pas sur les stands d’équipements sportifs rutilants que nous n’avons jamais vu ailleurs que dans des lycées de séries américaines, ni sur les derniers modèles de micro-tracteurs et camionnettes qui feraient saliver jusqu’à la déshydratation n’importe quel employé communal. Notre attention s’est surtout portée sur le pavillon n°4 qui regroupait audacieusement les pôles “Développement territorial et Attractivité”, “Environnement et Cadre de vie”, “Sécurité, Prévention et Protection” et “Tech et transformation numérique”. On notera d’abord que ces deux derniers pôles n’étaient pas facile à distinguer, tant les derniers logiciels de surveillance, smart tracking et motion capture à l’honneur confondent parfaitement sécurité, prévention, protection, technologie et transformation numérique. Pour démêler tout cela, partons à la rencontre des exposants.

À l’angle d’une allée, une start-up de jeunes ingénieurs souriants nous laisse jouer avec leurs gilets pare-balles estampillés “Police Municipale”, et nous précisent “ça c’est des plaques de catégorie 3, ça résiste aux armes de guerre”. Au vu de la diversité des armes dites de guerre, on serait tenté de leur demander comment ils s’y sont pris pour les tester mais à quoi bon ternir un enthousiasme aussi débordant ? On les interroge néanmoins sur la nécessité d’un tel matériel pour des policiers dont la fonction reste majoritairement de faire traverser les routes aux écoliers et de mettre des amendes de stationnement. Le PDG, ingénieur beau gosse au sourire charmeur, nous répond plein d’entrain : “Ah vraiment, il y a de plus en plus une militarisation de la Police, c’est fou”, il poursuit : “maintenant le matériel que l’on développait pour les soldats en opération, on arrive à le vendre aussi pour les Polices Municipales. C’est facile, on a juste à changer l’écusson. Bon, y’a encore des différences au niveau du budget entre les communes et l’armée”. Qui pourrait être en désaccord avec ce merveilleux monde de l’offre et de…

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Auteur: lundimatin