Non à la Montagne-Pellets !

À Millevaches, au cours d’une soirée joyeuse et gourmande, des militant·es racontent à Z l’histoire de la lutte victorieuse contre un projet d’usine à pellets torréfiés qui aurait dû s’installer à quelques kilomètres de là.[[Cet article est extrait de l’excellente revue itinérante d’enquête et de critique sociale : Z. Ce 15e numéro s’intitule Montagne Limousine, Forêts désenchantées et se trouve dans toutes les bonnes librairies ou en ligne sur leur site www.ladernierelettre.fr].

L’histoire commence sur un site industriel situé à la limite de deux petites communes corréziennes : Viam et ses 87 habitant·es recensé·es, et Bugeat, sa voisine, environ dix fois plus grande. C’est là qu’en 2017, Pierre-Henri Gaudriot, un entrepreneur de la région (voir addendum 1), annonce son intention d’ouvrir une usine pour produire des pellets torréfiés. Une « énergie verte » destinée à remplacer le charbon classique par du charbon fabriqué à partir de bois fraîchement coupé, ce qui pose de nombreux problèmes (voir encadré addendum 2). Le nom du projet semble tout droit sorti d’un brainstorming d’agence de com’ qui aurait mal tourné : « Carbon Ingen’R Bugeat Viam », ou CIBV pour les intimes.

L’usine serait l’occasion de redorer le blason de la zone industrielle, dont l’histoire n’est jusqu’ici pas glorieuse. En effet, c’est là qu’est sortie de terre la toute première « gare bois » après la tempête de 1999, pour faciliter le transport des quantités massives d’arbres tombés. Mais la gare n’est inaugurée qu’en 2001, à un moment où le volume de bois à sortir n’est plus suffisant pour justifier son exploitation. Bilan : aucun train n’y a jamais circulé. Quelques années plus tard, c’est une entreprise de recyclage de pneus qui s’installe sur le même site, mais encore une fois, le projet capote. Il n’en reste aujourd’hui qu’un vaste amas de déchets de caoutchouc. Autant dire que l’usine CIBV et ses 15 emplois directs annoncés ont de quoi allécher les élu·es locale·aux, qui tentent de mettre en place le projet sans faire de vagues.

C’était compter sans Alain et Catherine Scharf, deux jeunes retraité·es, qui découvrent le pot aux roses au printemps 2017. Iels comprennent rapidement qu’à quelques encablures de leur maison, l’entreprise va générer d’importantes pollutions et un insupportable vacarme pour alimenter les centrales thermiques de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. Très remonté·es, les deux trublion·nes…

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Auteur: lundimatin