Au lendemain de l’attentat d’Arras qui a coûté la vie à un collègue, sur France Inter, la journaliste Caroline Fourest m’a qualifié le 14 octobre de « trou dans le bouclier » dans la lutte contre le terrorisme. Pourtant, à deux reprises, Radio France m’a refusé un droit de réponse. L’irresponsabilité des chaînes privées est une chose. Mais qu’en est-il de la responsabilité du service public ?
Samedi 14 octobre 2023, au lendemain de l’attentat terroriste d’Arras, Caroline Fourest, invitée de 8h20 sur France Inter, m’a gravement mis en cause : je ferais partie des « trous dans notre bouclier », coupables d’« entraver l’action et de l’État et des laïcs ». « Je peux vous citer des grands professeurs qui sont des compagnons de route des Indigènes de la République, un mouvement qui soutient le Hamas, je peux vous citer des gens comme Éric Fassin ».
C’est faux. Ce mouvement m’évoque seulement pour me critiquer. Et faute de compétence, je n’interviens jamais sur le conflit israélo-palestinien. C’est juste vouloir me discréditer par contagion. Au lieu de rectifier, l’animatrice insiste : « Vous dites : « c’est de leur faute s’il y a des attentats aujourd’hui ? » » Caroline Fourest ne le nie pas : « c’est de leur faute si ceux qui se battent pour défaire l’islamisme avant qu’il ne se transforme en djihadisme sont si fatigués. » Mais c’est sans citer aucun fait, aucune phrase. Fatiguée, elle se sert de l’assassinat d’un professeur pour relancer le Printemps républicain. « Tous les politiques qui ont essayé de défendre l’école laïque et la laïcité ont été pris en chasse. Regardez ce qui est arrivé à Jean-Michel Blanquer, […] à Manuel Valls, […] à Marlène Schiappa. »
J’ai effectivement témoigné contre Manuel Valls, poursuivi par La Voix des Rroms pour incitation à la haine raciale. J’ai dénoncé le « nouveau front républicain »…
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Auteur: Eric Fassin