Non, la perruche à collier n’est pas un fléau

Hugo Struna est chargé de médiation au , pour le programme de science participative . Il propose aux professionnels et au grand public d’observer le vivant qui les entoure. En envoyant leurs données aux scientifiques, ces milliers de bénévoles contribuent à évaluer l’état de santé de la biodiversité.

Un parfum d’équateur plane sur le Jardin des plantes de Paris en ce début d’été. Amassés dans le cerisier qui pousse devant notre fenêtre, quatre ou cinq pseudo-perroquets vert pomme se délectent des derniers fruits de la saison. Leurs cris puissants bercent notre journée de travail. Les Perruches à collier sont une composante indéfectible de notre environnement — sauf pour les plus anciens de mes collègues — au même titre que les moineaux, les grandes allées de platanes ou la statue du comte de Buffon qui trône au centre du jardin.

Pourtant, si elle jouit encore d’un fort capital de sympathie auprès des usagers des parcs, la perruche est loin de faire l’unanimité. Et cela ne va pas en s’arrangeant. Des voix s’élèvent désormais pour sonner l’alerte. Scientifiques, naturalistes ou simples riverains considèrent son installation comme un «fléau», une «menace», un «danger». La perruche : un oiseau de malheur!

D’origine afro-asiatique, l’espèce est arrivée dans les années 1970 en France, après avoir été relâchée accidentellement — c’est une hypothèse… — autour des aéroports. Peu à peu, des populations se sont formées ici et là, principalement dans les parcs et jardins des grandes agglomérations offrant de la nourriture toute l’année, des cavités pour nicher sans y rencontrer l’ombre d’un prédateur : des conditions idéales en somme. Pas étonnant donc que les perruches se soient mises à proliférer à une vitesse folle, et ce partout en Europe. Elles seraient de nos jours autour de 10.000 en France, dont la moitié en Île-de-France. À elle seule, Londres en compterait pas moins de 20.000!

Or qu’est-ce qui inquiète, précisément? Les nuisances sonores, les attaques…

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