Non, le contexte européen n’affaiblit pas les géants de l’industrie chimique

Dernièrement, une lettre signée par une vingtaine ONG dont Générations Futures et une de députés européens ont été adressés à la Commission Européenne. Leur but ? Interpeller la commission sur la nécessité de maintenir le calendrier des révisions des règlements REACH (relatif à l’enregistrement, l’évaluation, l’autorisation et la restriction des substances chimiques) et CLP (relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des substances et des mélanges). A titre d’exemple, la révision de REACH devait avoir lieu fin 2022, maintenant en mars 2023 et serait, apparemment, déplacée pour 2024. 

Dans ce contexte de modification de la loi envers les polluants chimiques, les industriels exercent une pression soutenue sur l’exécutif et utilisent le contexte européen pour déplacer les échéances. Le souci est que la guerre en Ukraine ou encore l’inflation n’impactent pas du tout les profits des géants de l’industrie chimique tels que BASF, Bayer, SolvayC’est ce que nous dévoile ChemSec, ONG qui plaide en faveur de la substitution des polluants chimiques toxiques. Ils ont analysé les rapports financiers de mi-année 2022 et ont ainsi pu montrer que : 

  • BASF, grâce à un développement très positif de leur business voit ses ventes augmenter à 89 millions d’euros cette année (la prévision précédente était placée à 77 millions d’euros).
  • Bayer affirme qu’ils restent optimistes pour le reste de l’année car ils ne sont « que marginalement touchés par la guerre » et « ne voient pas actuellement d’impact financier important sur l’ensemble de l’année 2022« .

Malheureusement, les industriels passent sous silence ces nouvelles positives pour leur économie et ne diffusent pas ce message au sein de l’hémicycle européen.

Le grand enjeu de ces reports est que la mise en pratique des révisions n’avait pas lieu avant 2024, au minimum. Aussi, l’approche de la Commission se fait par étapes progressives ce qui rallongent d’autant plus l’impact réel des règlements sur les industries. C’est pour cela qu’il est impératif de maintenir le calendrier de révision et de permettre à la Commission, instauratrice du Green Deal, de procéder aux négociations ! 

ChemSec conclut son article : “En retardant REACH 2.0, ils ne feraient que saper la Commission von der Leyen et créer un manque de prévisibilité supplémentaire dans une situation déjà incertaine.”



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Auteur: inesledevehat