Non, l'écologie d'Emmanuel Macron n'a rien de scientifique

Lors de sa conférence de presse donnée mercredi 12 juin, premier acte de sa campagne pour les élections législatives, Emmanuel Macron n’a cessé de ramener dos à dos « les deux extrêmes ». En cherchant à ostraciser de la même manière l’extrême droite et l’alliance de gauche, qualifiée « d’extrême gauche », il s’arroge de fait le monopole de la modération et, plus inquiétant, de la légitimité républicaine. Une posture que le philosophe Alain Deneault dénonce comme un totalitarisme « d’extrême centre », qui refuse l’axe droite-gauche et prétend s’y substituer, comme seul pouvoir légitime, sage et rationnel.

Emmanuel Macron a développé cette ligne lors de cette conférence de presse, notamment lorsqu’il a évoqué sa vision de l’écologie et de la science. « Nous sommes de ceux qui n’opposent jamais science et écologie », a-t-il affirmé, renvoyant en creux ses opposants sur l’écologie à une forme de non scientificité.

Sa déclaration est toutefois un peu trop péremptoire. L’urgence écologique, telle que décrite par la science, impose des choix radicaux qui se sont souvent révélés complètement antinomiques à la politique menée par Emmanuel Macron depuis 2017. Voici cinq exemples emblématiques, et non exhaustifs, de décisions macronistes prises à l’encontre des intérêts écologiques et à rebours de toute rationalité scientifique.

1/ Le recul sur les pesticides

En réponse à la crise agricole, le gouvernement a annoncé en février mettre « sur pause » le plan écophyto, qui devait permettre de réduire l’usage des pesticides de 50 % d’ici 2030 par rapport à la période 2015-2017. En mai, un nouveau plan l’a remplacé, accompagné de la mise en place d’un nouvel indicateur, accusé d’être un outil fallacieux faisant artificiellement baisser l’usage des pesticides. Un « mensonge » et un « retour en arrière de quinze ans » pour les ONG écolos.

Une…

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Auteur: Vincent Lucchese