Non-lieu confirmé dans l'affaire Gaye Camara : « Ils ont tué mon frère, ils ne tueront pas son nom »

La justice vient de confirmer le non-lieu au sujet de la mort de Gaye Camara, tué par la police en 2018. Mais une nouvelle expertise indépendante remet en cause la version policière. L’avocat de la famille a porté plainte contre l’auteur du rapport balistique.

La cour d’appel de Paris a confirmé jeudi 21 janvier le non-lieu rendu en première instance suite à la mort de Gaye Camara, tué par une patrouille de la brigade anti-criminalité en janvier 2018 à Épinay-sur-Seine, à l’âge de 26 ans. Pour éviter que le dossier ne se referme, l’avocat de la famille, Yassine Bouzrou a porté plainte la veille de ce deuxième non-lieu contre l’auteur du rapport balistique. Il s’appuie notamment sur une nouvelle expertise indépendante, publiée le 18 janvier, démontant la notion de légitime défense avancée par les policiers et retenue jusque-là par la justice. « Un non-lieu veut dire qu’il ne s’est rien passé alors qu’il y a eu mort d’homme. C’est grave ! » s’indigne Mahamadou Camara, le frère du défunt. Depuis trois ans, il lutte avec d’autres proches au sein d’un collectif, soutenu par la municipalité de de sa ville, Champs-sur-Marne, pour exiger « Vérité et Justice pour Gaye ».

Huit balles tirées sans sommation

Il est 23h30 le soir du 16 janvier 2018 quand le jeune homme, au volant de sa voiture Polo Volkswagen, dépose un ami qui s’installe dans un autre véhicule Mercedes, signalé comme volé et surveillé par la BAC. Les brigadiers interviennent et l’interpellent en flagrant délit. Pris de panique, le conducteur de la Polo refuse d’obtempérer et tente alors de repartir. Une voiture de police se met en travers de la contre-allée. Les policiers ouvrent alors le feu à huit reprises sans sommation et abattent Gaye Camara d’une balle dans la tête. Sa voiture s’encastre dans la devanture d’un fast-food.

La police prévient les secours et dépose le corps de Gaye sous X à l’hôpital Lariboisière. Quatorze heures après les faits, la préfecture prévient la famille par l’intermédiaire d’un ami. Dès les premiers instants, les autorités justifient sa mort par le comportement de la…

La suite est à lire sur: www.bastamag.net
Auteur: Ludovic Simbille