Nos batailles nocturnes. Lignes et partis imaginaires.

Savez-vous ce que sont les stratagèmes oniriques ? Si non, c’est que vous n’avez pas lu ce premier article sur lundimatin consacré à leur définition. Si oui, nous vous proposons de continuer leur exploration à travers l’écriture elle-même onirique de notre ami Ut Talpa. Il commence par démonter l’approche sociologique des rêves par Bernard Lahire avant d’envisager les différentes manières par lesquelles sont mises en jeu des puissances stratégiques au sein des rêves, de Volodine à Tiqqun en passant par Bachelard et Desoille. Faites de beaux rêves.

Stratagèmes oniriques II – Nos batailles nocturnes. Lignes et partis imaginaires.

« De toute façon, l’histoire du rêve n’a pas fini de défrayer la chronique de l’art et de la poésie. Quand on constate que les deux plus puissants mouvements créateurs des temps modernes, le romantisme et le surréalisme, ont été aussi novateurs parce qu’ils ont magnifié la fonction onirique, on est certain que tout mouvement futur qui voudra égaler ceux-là devra se donner pour tâche d’aller plus loin en ce domaine. » (Sarane Alexandriane, Le Surréalisme et les rêves, 498)

Il y a – sans doute – nos luttes diurnes, toutes composées de stratagèmes éveillés ; il y a, parfois, les luttes que nous menons à la faveur de nos nuits blanches, quand nous ne dormons pas ; mais peu sont ceux qui croient aussi réelles leurs batailles nocturnes, qui se déroulent en rêve ; et dont les stratagèmes, cette-fois, parcourent le continuum imaginaire du jour et de la nuit. Ces stratagèmes qui concernent nos nuits, je les appelle : stratagèmes oniriques. Il y a quelques mois, nous avons rencontré, sur un ton poétique et sans technicité, les stratagèmes infra-oniriques qui opèrent à la lisière de la conscience et du refoulement : stratagèmes mis en œuvre par les titans du désir pour déjouer les répressions de la censure.

Maintenant, complétons notre petit Traité oniro-tactique par de nouvelles observations. Celles-ci concernent désormais non plus seulement la dimension infra-onirique mais, d’un côté, l’articulation entre le dedans du rêve et ses dehors diurnes, le continuum où manœuvrent les intentions, les souhaits, et les désirs mondains jusqu’à investir les aléas du songe ; et, d’un autre côté, ce même continuum par lequel remontent les gestes intra-oniriques vers les mondes de la veille pour y répandre leurs puissances précises. Ces stratagèmes oniriques-là, sont ceux que mettent en œuvre les maîtres et possesseurs des…

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Auteur: lundimatin