Nos étudiant(e)s ne sont pas des délinquant(e)s

Dès le début du confinement, les universités ont été les premières à annoncer que les cours en présentiel ne reprendraient pas avant Septembre. Et que donc la totalité des examens se dérouleraient « à distance » et « en ligne ».

Dans les quelques jours qui ont suivi, beaucoup de collègues ont été séduits par les propositions d’un certain nombre d’entreprises avec des solutions – payantes – clés en main pour « surveiller » et administrer la passation des examens universitaires.

Interviewé dans le Monde le 9 Avril 2020 j’avais indiqué :

« Reste la question de la surveillance de ces examens. « La tentation de faire appel à des prestataires privés, à la Matrix, qui surveillent via la web-cam le bon déroulement d’une épreuve », affirme Olivier Ertzscheid. Une option à laquelle réfléchissent notamment des enseignants de deux départements de l’IUT de la Roche-sur-Yon, composante de l’université de Nantes. « Cela pose des questions de coût, entre 2 et 10 euros par étudiant et par examen, mais aussi de transfert au privé d’un socle fondamental de l’université qui est sa propre capacité à évaluer », estime-t-il. »

Quelques temps après l’université de Nantes fut l’une des premières à annoncer renoncer à toute forme de recours à ces sociétés de flicage et à renvoyer ses enseignants vers les solutions locales (la plateforme Moodle) ou vers des « adaptations » des examens pour pallier autant que possible à la fois les risques de surcharge des serveurs mais également (et surtout) les soucis de connexion d’un très grand nombre d’étudiant(e)s.

Et puis voilà ce qu’avec l’arrivée des examens de fin d’année, voilà ce que l’on apprend. Il y aura de la « télé-surveillance » à Rennes 1.

Mais au fil de comptes Twitter d’enseignants ou de témoignages d’étudiants, on apprend et l’on surprend aussi d’autres universités se livrer à ce jeu indigne et mortifère. A l’université d’Assas notamment où cela a pu, pour l’instant, être empêché. Mais à lire l’article de Matthieu Périsse sur Mediapart on voit bien que si…

Auteur : olivierertzscheid
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