Nos mouvements ne sont pas un marché


Œuvre de Banksy, photographiée par Eric Ward (image d’illustration)

Dans notre société, tout s’achète et tout se vend. Cette règle du capitalisme conditionne notre vision du monde. Nous avons l’habitude de profiter de services et de biens que l’on paye avec de l’argent – généralement issue de notre travail. Alors, forcément, de telles habitudes déteignent sur nos relations… Avec des effets pervers dont nous n’avons pas toujours conscience.

Produire et consommer l’information ?

Prenez Le Poing, par exemple. L’équipe est intégralement bénévole. Le contenu est gratuit. Personne ne paye, personne n’est payé. Et pourtant… Des personnes produisent – en écrivant, en filmant, en photographiant, en animant le média, en maintenant le site, etc… Et d’autres personnes consomment l’information produite. Dans l’idéal, chaque personne le souhaitant pourrait participer au projet, et il ne faut d’ailleurs pas hésiter à nous proposer du contenu.

Mais on ne sort pas si facilement de la société marchande. Ça ne se décrète pas d’un claquement de doigt. Il est donc commun que des personnes nous lisant prennent Le Poing comme un service, gratuit certes, mais tout de même. « Vous n’avez pas parlé de ça. » « Vous auriez dû formuler ça ainsi. » « Il fallait traiter ça. » L’immense majorité de ces critiques sont constructives et nous aident à progresser, cela fait partie du jeu, c’est même très sain. Cependant, parfois, nous aimerions répondre : « eh oh, on n’est pas payé, au Poing. On a notre travail, nos études, notre vie personnelle. On peut s’améliorer, mais la porte est ouverte, aidez-nous en proposant, en relisant, en complétant ! »

Vive la camaraderie !

Bien sûr les réseaux sociaux sont un outil à double tranchant. Ils permettent de diffuser très largement nos messages et de donner (parfois) la parole aux sans-voix. Cependant, pas de naïveté : ce sont avant tout des entreprises commerciales au service d’intérêts privés. Et leur fonctionnement contribue à rendre les relations humaines plus conflictuelles. Qu’il est facile d’envoyer une pique désagréable, de poster un commentaire bien senti, de lyncher virtuellement une personne pour des désaccords parfois mineurs ! Si la violence est virtuelle, les conséquences sont bien réelles, poussant à une surenchère vicieuse pour accumuler les likes, tout en blessant et démoralisant des personnes sincères.

Notre monde est profondément malade. La…

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Auteur: Le Poing