« Nos territoires ne sont autonomes sur rien » :

« Nos territoires ne sont autonomes sur rien » : comment parvenir à la souveraineté alimentaire en France

Trois jours. C’est la durée des stocks alimentaires dans les grandes surfaces en cas de rupture d’approvisionnement. « La plus grosse vulnérabilité de notre système mondialisé, ce sont les transports, souligne Stéphane Linou, pionnier du mouvement « locavore » en France, qui défend un approvisionnement alimentaire le plus local possible. Avec la Covid-19 et les menaces de grève des routiers, on a frisé la catastrophe. » Pointant la difficulté du système actuel à garantir la sécurité alimentaire lorsqu’il est soumis à une perturbation, il affirme que « nous avons zéro résilience alimentaire ».

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Selon une étude publiée en 2017 par le cabinet de conseil Utopies, l’autonomie alimentaire des cent premières aires urbaines françaises s’élève à seulement 2 % en moyenne. Dit autrement, 98 % du contenu des aliments consommés par les 1,7 millions d’habitants de l’aire urbaine de Marseille – Aix-en-Provence ont été produits à des centaines voire des milliers de kilomètres. Pourtant, de la nourriture est bien produite à proximité de ces grandes villes. Mais la majorité de ce qui y est produit est exporté ailleurs, dans d’autres régions ou d’autres pays.

Grande exportatrice de céréales et de produits animaux, la France est déficitaire en fruits et légumes et en oléoprotéagineux. La moitié des fruits et légumes consommés en France sont importés, et la plupart des élevages français sont nourris avec des cultures ayant parcouru 10 000 kilomètres. « Nos territoires ne sont autonomes sur rien, ils sont sous perfusion », déplore Stéphane Linou.

La souveraineté alimentaire est…

Auteur : Sophie Chapelle
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