Nos villes et squats sont des zones à défendre

Il est temps d’identifier nos habitats, même en béton, comme des zones à défendre. Nos quartiers, nos rues, nos places forment un écosystème aussi vital et aussi menacé que des terres agricoles, des forêts, des jardins. Les projets de métropoles inventés par la bourgeoisie uniformisent les villes et étouffent les résistances, les liens et les relations non marchandes qui existent. Le Grand Paris, le Grand Lille… tout doit être grand et mondialisé partout au détriment de la population locale, des plus précaires. 

La législation évolue pour protéger les intérêts économiques des propriétaires. 

La loi Kasbarian-Bergé qui a été discutée au Sénat est une attaque directe, violente, contre les locataires précaires et les squatteurs et squatteuses. La propriété privée sacralisée pour une ville sans vie et rentable.

Nous nous adressons ici aux collectifs écologistes : sortons du cadre et des étiquettes imposés à nos luttes. L’imaginaire « écolo » nous amène souvent à penser les villes comme des espaces déjà perdus. Mais les milieux urbains ne doivent pas forcément être abandonnés au profit de la ruralité. Le mouvement de « retour à la terre » reste encore marqué par des représentations sociales hétéronormées, blanches et bourgeoises, dont le reflet inversé est une représentation pervertie et dépravée de la ville. Abandonner la ville, c’est abandonner les communautés les plus marginalisées.

Des lieux pour s’organiser, se réunir se rencontrer

Par l’action directe, les squats viennent défendre les communs et le droit d’usage au cœur des villes. Pour beaucoup de personnes, l’occupation collective d’un bâtiment ou d’une forêt relève de la même nécessité, celle de se défendre face à l’appropriation et l’exploitation capitaliste. C’est aussi celle de faire vivre des modes divers d’habiter et d’échanger qui n’écrasent pas les précaires et les non-humains. Souvent, ces bâtiments occupés sont voués à devenir des « écoquartiers » plus chers, plus rentables, et qui étouffent les possibilités de vie collective et d’entraide.

Les squats peuvent être des lieux qui permettent à beaucoup de personnes et de collectifs écologistes et autres de s’organiser, se réunir, stocker leur matériel, se rencontrer, se donner des coups de main… L’impact d’un squat ne touche pas seulement les habitant·es, mais le quartier et la ville. Ils sont des brèches écolos s’opposant à l’appropriation des ressources, à la ville quadrillée et métropolisée, aux espaces marchands.

Rappelons aussi que la logique d’exploitation extractiviste qui pille les anciennes colonies, et ses conséquences sur le climat et les conditions de vie, obligent de…

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Auteur: Reporterre