Notre-Dame-des-Landes : de César aux bassines… la transmission de l’espoir !

Il y a 10 ans, un préfet outrecuidant a dénommé César (au pays d’Astérix !) une opération d’écrasement d’une lutte de 40 ans à Notre-Dame-des-Landes. Cette opération a tourné au fiasco. Car ce mépris, et l’extrême violence des gendarmes ont fait se lever en masse les habitant·es de la zad, des paysan·nes, citoyen·nes et militant·es de partout.

Avec des barricades, des solidarités concrètes (vêtements, nourriture, matériaux), dans un océan de boue, de nuits blanches et de fraternité…

Quatre semaines après l’attaque, ce sont près de 40000 personnes qui avaient participé à la manifestation de réoccupation, avec un mot d’ordre : « s’ils expulsent, on revient ! ». Portés de bras en bras par de longues chaînes, planches et autres matériaux avaient permis le montage de cabanes amenées en kit par 200 comités locaux.

La lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a été un laboratoire pour la répression, mais aussi un laboratoire d’organisation sociale et de démocratie. Parmi ses enseignements, citons la nécessité du maintien – difficile – de l’union des différentes « composantes », de l’imbrication assumée des différentes formes de lutte et de stratégies.

Si nous avons encore dans les oreilles et dans les tripes le bruit des arbres broyés, celui des maisons éventrées, le fracas des grenades… nous y avons appris que l’espoir est toujours justifié, même dans les situations les plus improbables. Et que la lutte commune et diversifiée dans ses formes et méthodes peut être gagnante. Elle l’a été :

grâce à la vigueur des campagnes de sensibilisation et d’informations. La grève de la faim de 28 jours en plein cœur de Nantes au printemps 2012, a fait chavirer le cœur de nombreu·ses nantais·es). Les moyens de communication créés par le mouvement (réunions d’info, radio-klaxon, zad.nadir, lettres diverses…) ont joué à plein leur rôle.

grâce à la construction d’une véritable expertise citoyenne qui a permis la déconstruction des mensonges d’État et des porteurs de projet,

grâce à des recours juridiques longs et coûteux (tribunal administratif, cour d’appel administrative, Cour de cassation, Conseil d’État),

grâce à la lutte politique (par exemple contre le pseudo référendum organisé en 2016 sous l’impulsion de Jean-Marc Ayrault),

grâce au tissage de liens avec d’autres luttes (françaises et internationales) contre les GPII (grands projets inutiles et imposés),

– et sans doute principalement grâce à…

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Auteur: Geneviève Coiffard-Grosdoy