Sur le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la pose du nouveau toit de plomb est imminente. C’est la prochaine grande étape de la restauration après la pose de la flèche, le 8 décembre dernier, en présence d’Emmanuel et Brigitte Macron venus constater « l’avancement satisfaisant des opérations de reconstruction de la charpente et de restauration de la nef, des transepts et du chœur », selon les mots de l’Élysée.
Mais pour le collectif d’habitants qui s’est créé au lendemain de l’incendie, en avril 2019, la pose du nouveau toit en plomb est une catastrophe écologique et sanitaire. Ce métal est un neurotoxique, reprotoxique et cancérigène. Leur inquiétude est d’autant plus vive que le site de Notre-Dame n’a jamais été vraiment dépollué et que le « nouveau plomb » risque de s’ajouter à celui qui est déjà là, tapi au sol et sur les murs depuis quatre ans. Las de ne pas être entendus par les autorités politiques et sanitaires, certains d’entre eux ont déposé une plainte pour mise en danger d’autrui, en juin 2022. Alors que l’enquête est en cours, d’importantes questions demeurent sur la santé des personnes exposées au plomb de la cathédrale dans le cadre de leur travail.
Un produit neurotoxique, reprotoxique et cancérigène
Dès qu’elle a su que Notre-Dame brûlait, le 15 avril 2019, et qu’elle a vu le grand panache jaune qui s’élevait dans le ciel de Paris, Mathé Toullier s’est inquiétée, à cause du plomb. Présidente de l’Association des familles de victimes du saturnisme (AFVS), elle ne connaît que trop les dangers de ce polluant éternel, et le déni qui les entoure. Ses premières visites aux alentours des lieux de l’incendie ne l’ont pas vraiment rassurée. « Il y avait des gens qui priaient et qui ramassaient des petits morceaux de bois calcinés », soupire-t-elle, encore effarée.
En emmenant ces reliques chez eux, ils et elles participaient sans le…
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Auteur: Nolwenn Weiler