Notre-Dame reconstruite avec du plomb : quels risques ?

Quatre ans après l’incendie de Notre-Dame et les 400 tonnes de plomb dispersées en poussières dans et autour de l’édifice, une juge d’instruction a enfin été désignée pour enquêter sur la pollution au plomb. Nos alertes seront-elles enfin prises en compte ?

Annie Thébaud-Mony

Directrice de recherche honoraire à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), sociologue spécialiste des questions de santé au travail, porte-parole de l’association Henri-Pézérat

Dès le printemps 2019, le collectif plomb Notre-Dame, constitué de syndicats et d’associations dont l’association des familles victimes du saturnisme (AFVS), a alerté sur les dangers des poussières de plomb ayant contaminé le site lui-même et bien au-delà. Alors que le plomb est un toxique redoutable, même à très faible dose, les revendications du collectif sont restées lettre morte, notamment celle visant la mise en sécurité du site par un confinement de l’édifice.

Cette action s’est heurtée aux décisions politiques du moment. Dans les trois premiers mois, le choix a été fait de n’envisager aucune précaution particulière. Après un arrêt de chantier d’un mois décidé par le préfet de région en août 2019, quelques mesures ont été prises (douches, doubles vestiaires, équipements de protection individuelle), mais l’essentiel en matière de prévention n’a pas été entrepris, à savoir le confinement et la décontamination préalable aux travaux.

Ces derniers ont été réalisés en milieu pollué, notamment le démontage de l’échafaudage qui entourait la flèche. Les conséquences en sont une pollution intense et chronique tant sur le chantier lui-même qu’aux environs de la cathédrale, pollution qui perdure aujourd’hui.

Faut-il rappeler qu’en matière de risques cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction, la hiérarchie des règles de prévention inscrites dans le Code du…

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Auteur: Annie Thébaud-Mony