« Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne. » Victor Hugo, après la visite d’un bagne (1853). Jeune maman quasi « néorurale », car de retour dans le Cher après un long périple urbain plus ou moins lointain, je reviens aux sources, dans mon département de naissance : au vert, près des forêts, des étangs, entre Loire et Allier, dans un milieu de vie propice au développement sain des plus jeunes, au plus près de la nature.
Je ne soupçonne pas, alors, la rupture d’égalité criante existant dans les campagnes rurales « en déclin » : l’école, l’accès à la culture, à la mobilité. Un désert à trois heures de Paris. Tout est combat dans le pays de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, où la République n’est parfois plus qu’un concept vide. La question des droits en est au cœur. C’est d’éducation dont je souhaite vous parler, la mère nourricière du « faire société ».
Sur le même sujet : Services publics : un an de cris et de SOS
J’inscris mon enfant en petite section de maternelle en 2021. Je suis loin d’imaginer la lutte que nous devrons entreprendre pour préserver notre droit, pour ce que nous avons de plus précieux : nos enfants et leur droit à l’éducation.
L’école publique, gratuite, laïque pour toutes et tous, un bien commun au service de l’intérêt général, subit des secousses, prend des coups
L’école du Chautay, village de 264 habitants, est une des dernières classes uniques du département. Elle est régulièrement menacée de fermeture pour des raisons d’effectifs trop bas, de rationalisation budgétaire, mais aussi parce que son fonctionnement réussit et dérange. Le petit effectif et le mélange des classes d’âge favorisent le vivre-ensemble,…
Auteur: