Notre reportage exclusif au 77e festival de Cannes

Contre toute attente le Festival de Cannes a bien accordé une accréditation presse à lundimatin. Je prends donc le train en direction de la Côte d’Azur pour assister au Festival international du film en qualité de journaliste invité. Il s’agit bien sûr de profiter de la plage et des cocktails gratuits mais aussi de penser le cinéma et réaliser une enquête ethnographique sur la bourgeoisie.

« Mais, quel sera le nouveau Temple ? Sous quelles formes s’installera l’esprit religieux nouveau qui réunira de façon nouvelle le Théâtre et le Musée, la joie du Spectacle et la joie de la contemplation esthétique, la représentation mobile et la représentation immobile de la vie ? Et quelles seront les formes de l’art nouveau, qui surgira, comme toujours, d’un mythe nouveau ? »
Ricciotto Canudo, « Lettere d’arte. Trionfo del cinematografo »

Les lieux et les moments de loisirs sont idéals pour pénétrer le sens profond, la cosmologie et la spiritualité d’une classe. Le festival de Cannes est pour la bourgeoisie culturelle – cinéastes, critiques, journalistes, programmateurs – comme pour la bourgeoisie d’argent – producteurs, distributeurs, mécènes – un moment propice à la décompensation, la déchéance et la dépravation ; la Riviera offre un décor parfait pour se péter la tête au champagne, faire n’importe quoi avec sa bande de collaborateurs, se pécho au clair de lune, montrer des sapes hors de prix, claquer sa thune en superflu, chercher un sens à la vie, rêver.

Cannes est un espace-temps ludique, loin du travail fastidieux de l’accumulation du capital, de la servitude aveugle ou de la douloureuse lutte des classes ; un écrin artistique, où le luxe et l’argent coulent à flot, où le mode de vie des riches s’affirme, sans honte, devant les yeux envieux du monde entier ; un de ces moments où les bourgeois.e.s peuvent profiter d’un semblant de vie aristocratique, promise, mais…

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Auteur: dev