Notre sobriété est révolutionnaire

Nous vivons dans une société où la consommation de produits altérant notre comportement est la norme : de l’alcool au cannabis, du café à l’héroïne, de la MDMA au LSD. Cette normalité repose sur un ensemble d’attitudes, de représentations et de pratiques sociales, c’est la culture de l’intoxication ou culture de la défonce. Cette culture est le produit de l’action d’individu.e.s, d’entreprises et de l’État. Elle varie donc selon les territoires, les classe sociales, le genre et autres. La culture de l’intoxication est composée de multiples cultures de l’intoxication.

Partout où il existe, l’État décide si certains de ces produits sont autorisés ou non. Ces interdictions ne sont pas basées sur les effets sur la santé, mais sur des héritages historiques, des rapports économiques et afin de développer des outils d’oppression des classes populaires et des populations racisées. La « guerre contre la drogue » aux États-Unis avait notamment pour but de cibler les communautés noires, les opposant.e.s à la guerre coloniale du Vietnam et les populations dites hispaniques.
Le prohibitionnisme conduit à protéger le monopole des vendeurs de drogues déjà en place, à renforcer le pouvoir de l’État et persécuter des populations spécifiques.

• Notre sobriété n’est qu’un refus parmi tous les autres. Une hostilité de plus envers ce monde. Une tentative de plus de prendre plus soin les un·es des autres.
• Notre sobriété n’a rien à voir avec le prohibitionnisme d’État, dont nous sommes des ennemi·es. Nous nous battons pour un monde sans police, sans tribunaux et sans prisons.
• Notre sobriété s’oppose à l’injonction permanente à être toujours performant·es, toujours au top. Que ça soit socialement, par exemple lorsqu’on boit de l’alcool pour se mettre à l’aise en soirée. Mais aussi dans l’exploitation laborieuse, par exemple en buvant du café pour mieux endurer une journée de boulot ou de cours. Pour une meilleure acceptation de nos vulnérabilités. Parce que ça devrait être OK de pas aller bien, de se sentir fatigué·e, d’avoir des angoisses et donc pour un rapport plus sain à tout ça.
• Notre sobriété s’oppose à la destruction de nos corps et de nos esprits. Pour ne plus avoir à pleurer des proches parti·es trop tôt, dans des accidents dramatiques liés à la consommation de défonce. Et parce que même sans parler de décès, la culture de la défonce détruit des vies.
• Notre sobriété est un refus des codes de genre dans la…

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Auteur: IAATA