Nous allons encore changer d'heure… mais 80 % des Européens n'en veulent pas

Est-ce la dernière fois que nous changerons d’heure ? Dans la nuit de samedi 30 à dimanche 31 octobre, l’Europe, et donc la France, reculera d’une heure. Au grand dam de nombreuses personnes. Durant l’été 2018, une vaste consultation de l’Union européenne rassemblait 4,6 millions de participants : 84 % des répondants réclamaient la fin du changement d’heure. On pourrait croire qu’ils ont été entendus car dès septembre 2018, la Commission européenne proposait une directive sur le sujet. Un an plus tard, le Parlement européen votait la suppression du système de changement d’heure saisonnier, à 410 voix pour et 192 contre. Mais le projet patine. Car les pays européens ont bien du mal à accorder leurs violons horaires.

Pour la députée européenne Karima Delli, membre d’Europe Écologie — Les Verts, l’affaire n’est pas anecdotique. Le changement d’heure a été expérimenté pour la première fois en 1916 dans le but d’économiser des ressources énergétiques dispendieuses telles que le charbon. Selon un rapport de synthèse du Service de recherche du Parlement européen (EPRS), les économies permises par ce changement varient entre 0,5 % et 2,5 % de la consommation énergétique annuelle en fonction des pays. L’Agence de la transition écologique (Ademe) indiquait, elle, en 2010, que le changement d’heure permettait à la France d’économiser 351 gigawattheures, soit 0,07 % de la consommation totale.

« Le changement d’heure n’a plus de valeur au niveau des économies d’énergie en 2021, dit Karima Delli à Reporterre. L’argument de fond est sanitaire. On constate des problèmes de trouble du sommeil, surtout chez les enfants et les personnes vulnérables au moment du changement. Il y a également une hausse des accidents de voiture dû au manque de sommeil et de visibilité. » En effet, une étude de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) révèle une augmentation de 14 % du nombre d’accidents impliquant un piéton lors de l’heure de pointe du matin (7h-9h) et de 42 % lors de l’heure de pointe du soir (17h-19h). L’Institut national du sommeil et de la vigilance rapporte, lui, qu’« une revue de la littérature scientifique montre une réduction du sommeil dans la semaine qui suit le changement d’heure causée par une augmentation de la latence d’endormissement et du nombre des réveils nocturnes, aussi bien au printemps qu’à l’automne ».

« Les discussions sont au point mort »

Il s’agit aussi d’une…

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Auteur: Théo Tzelepoglou Reporterre