#NOUS AVONS DE LA PLACE

Dans la nuit du 8 au 9 septembre, le camp de Moria sur l’île de Lesvos a pris feu. Ce qui est surprenant n’est pas que ce soit arrivé, mais que ça ne soit pas arrivé avant. Après les flammes de l’incendie, c’est le feu des armes et le gaz des lacrymogènes qui ont été envoyés sur les 13.000 personnes qui ont dû quitter le camp et qui ne sont pas transférées (sauf quelques mineurs non accompagnés) ni même aidées en eau et apport alimentaire suffisant. Beaucoup d’associations et de collectifs de solidarité ont été empêchés d’intervenir.

En même temps, le bateau commercial danois Etienne qui avait secouru 27 naufragés, réfugiés de Lybie, subissait une interdiction d’accostage pendant 40 jours. Les 27 personnes vivaient sur un pont extérieur du bateau, sans toilettes, et recevaient de l’eau, pulvérisée à travers un pneu, par l’équipage. À deux reprises, ils ont entamé une grève de la faim avec comme demande unique de les libérer. #Etienne marque un nouveau point de bascule, cette fois ce n’est plus un bateau humanitaire, un équipage de personnes engagées, c’est un pétrolier. Point de bascule, car on assiste, de Moria à la mer, à la création d’une zone d’emprisonnement, d’invisibilité et de torture au-delà des frontières terrestres, dans les eaux internationales.

Le samedi 12 septembre, alors que son gouvernement continuait avec les débarquements des forces de l’ordre au port de Lesvos, le premier ministre grec a annoncé des gros achats en équipement militaire, dont 18 appareils français pour équiper son armée de l’air. Florence Parly, ministre des armées, se félicitait. Business as usual. Depuis plus d’une dizaine d’années maintenant, les « aides » à l’État grec distribuées à coup de mémorandums ont été accompagnées de barbelés, et de l’obligation imposée…

Auteur : lundimatin
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