Vous est-il déjà arrivé d’entendre quelqu’un parler dans son sommeil ? Ses paroles peuvent être dénuées de cohérence (sauf pour un psychanalyste probablement !), mais ce que la personne en question dit reste cohérent dans sa forme. La prononciation des mots respecte la norme grammaticale de la langue, leur ordre d’agencement dans les phrases est aussi pertinent. L’intonation empruntée l’est. Pourtant, l’individu dort et donc ne contrôle pas ce qu’il dit, ou plus précisément ne réfléchit pas.
Ceci nous amène à remarquer que dans l’expression d’une langue, certains éléments reposent sur la réflexion, mais d’autres relèvent du réflexe. C’est le cas de l’accent, un aspect lié à la forme des mots que nous émettons.
Auteur d’une thèse en études françaises avec cheminement en linguistique, j’analyse le système linguistique (surtout les langues africaines). Je forme aussi les enseignants, à l’Université Bishop et à l’Université de Sherbrooke, à la didactique du français et de l’anglais, langues secondes. Je me spécialise dans la gestion de la relation entre la première et la langue seconde.
Deux hémisphères, deux tâches différentes
Le processus d’apprentissage de la langue compte deux grandes phases : l’apprentissage et l’acquisition (je schématise mais la frontière n’est pas étanche. Autrement dit, quand je suis en train d’apprendre, et quand j’ai fini d’apprendre (acquisition). La partie du cerveau qui s’occupe du processus d’apprentissage est (majoritairement) localisée dans l’hémisphère droit. La gestion de ce qui est déjà appris (donc acquis) se passe dans l’hémisphère gauche.
Dans l’hémisphère droit est localisé tout ce dont la réalisation requiert une réflexion active, comme les idées, les intonations rhétoriques. Dans l’hémisphère gauche est géré tout ce qui est produit automatiquement comme certains mots-outils et la syntaxe….
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Auteur: Dalla Malé Fofana, Chargé de cours, linguistique, sciences du langage et communication, Bishop’s University