Nous devons gérer l'eau comme un bien commun

La liste des signataires de la tribune est à la fin du texte.


Le 22 mars est la journée mondiale de l’eau. À cette occasion, nous réaffirmons que l’accès universel à l’eau et à son assainissement est le grand défi de l’Humanité. En effet, avec l’air, il n’existe pas d’élément naturel plus nécessaire à toute vie. La preuve : trois jours sans eau et nous sommes morts. Sans eau, il n’y a pas d’économie, pas de développement, pas de société, pas d’êtres humains, pas d’écosystème.

C’est d’abord une question écologique. L’eau douce utilisable représente moins de 1 % du volume total d’eau terrestre. Or, celle-ci est menacée. Le réchauffement climatique risque d’accentuer les pénuries d’eau dans un avenir très proche. Le cycle de l’eau est déjà perturbé. Des phases de grande sécheresse puis d’intenses précipitations s’enchaînent et se superposent. Leurs conséquences sont dévastatrices.

C’est aussi une question sociale. Le droit à l’eau et à un assainissement de qualité a été reconnu le 28 juillet 2010 comme « un droit fondamental essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’Homme » par l’ONU. Pourtant, le droit à l’eau est bafoué. La raréfaction et l’altération de la qualité de l’eau aggravent les inégalités d’accès. Les plus pauvres en sont les premières victimes. Cela d’abord à l’échelle mondiale : dans bien des pays du Sud, les populations les plus démunies sont victimes du manque d’eau. Et la France n’est pas épargnée. Bien que le gouvernement français ait voté la résolution à l’ONU il y a onze ans, ce principe n’est toujours pas inscrit dans le droit national. Ainsi, en 2021 dans notre pays, deux millions de personnes sont dans de grandes difficultés pour payer leurs factures et conserver l’accès à une eau salubre et propre. Trois cent mille personnes n’ont même pas l’eau courante.

C’est une question économique. En France aussi, les multinationales font déjà main basse sur cette ressource précieuse. Trop souvent, l’agriculture intensive, l’extractivisme aveugle et la grande industrie gaspillent et polluent l’eau. La gestion privée de l’eau est un marché juteux et opaque : la facture d’eau est 10 à 25 % plus chère quand elle est gérée par les multinationales. Pourtant, les grands groupes privilégient les profits au détriment des investissements dans les réseaux. Les Outre-mer sont en première ligne de ce scandale : la moitié de l’eau s’y perd en…

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Auteur: Reporterre