Nous accueillons régulièrement l’écrivain Joseph Andras pour une chronique d’actualité qui affûte nos armes et donne du style à nos frustrations.
Tout est cul par-dessus tête. Voici que la lutte contre l’antisémitisme est revendiquée par des antisémites. La marche nationale du 12 novembre, organisée par les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, a vu Philippe Vardon – tour à tour membre de « la Zyklon Army, l’armée des skinheads », du Bloc identitaire, du Rassemblement national et de Reconquête – parader aux couleurs de la région Paca et Frédéric Boccaletti – ancien gérant d’une librairie négationniste, éditeur de Maurras et député RN – claironner sur les réseaux sociaux « Partout en France / Unis, contre l’antisémitisme ! ». Depuis la capitale, Marine Le Pen a pesé chaque mot au micro d’une journaliste : « Nous sommes exactement là où nous devons être. » Derrière elle se tenait Jordan Bardella, président du parti ; non loin défilaient Éric Zemmour et Marion Maréchal, acclamés. Le premier, sectateur de Pétain et dernier des anti-dreyfusards, en a profité pour se poser en prophète : « [Nous] avons alerté, depuis 20 ans, des dangers de cette immigration [musulmane]. » On peut toujours se réveiller d’un mauvais rêve, moins d’un cauchemar bâti au grand jour.
Le néofascisme sympa
L’ancien vice-président du RN, Louis Aliot, révélait en décembre 2013 la stratégie de son organisation : « C’est l’antisémitisme qui empêche les gens de voter pour nous. Il n’y a que cela. À partir du moment où vous faites sauter le verrou de l’antisémitisme, vous libérez le reste. » Le verrou vient donc de sauter. Pareil mérite ne leur revient pas : il a pour ça fallu l’assistance de la bourgeoisie française.
La mise en conformité politique et médiatique du RN n’est pas chose nouvelle. Personne, par exemple, n’a oublié la chatonisation du néofascisme :…
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Auteur: Joseph Andras