« Nous ne pouvons pas échouer ! » Le grand espoir du peuple colombien et de l'Amérique latine

Le 9 avril 1948, le libéral Jorge Eliécer Gaitán, candidat à la présidentielle de 1950, est abattu à la sortie de son bureau. Son assassinat déclenche une insurrection qui marque le début d’une guerre sanglante et sans merci entre libéraux et conservateurs.

À cette période se constituent les premières milices d’autodéfense paysannes. En 1964, l’une d’elles prend le nom de Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple (FARC-EP). La même année apparaît l’Armée de libération nationale (ELN), proche de la révolution cubaine. En 1967, l’Armée populaire de libération (EPL), d’inspiration maoïste, voit le jour. Puis, en 1974, nait le Mouvement du 19 avril (M-19) en lutte pour l’instauration d’une véritable démocratie en Colombie. Enfin, à la fin des années 1980, surgit le Mouvement (indien) armé Quintín Lame.

Les guérillas s’installent alors durablement dans le paysage politique colombien et il faut attendre 1982 et le président conservateur, Belisario Betancur, pour que l’on parle d’amnistie et de paix. En 1984, gouvernement et FARC-EP signent les accords de la Uribe. L’Union patriotique (UP) devient, en 1985, l’organisation garante du retour à la vie civile des guérilleros. Au cours des années suivantes, plus de 5 000 de ses militants seront assassinés par les paramilitaires et l’armée colombienne. À cette période, se constitue le bloc des Extraditables, dirigé par le narcotrafiquant Pablo Escobar qui refuse tout traité d’extradition avec les États-Unis.

Attentats, assassinats de juges, de ministres, de journalistes, de politiques, rien ne les arrête. En 1987, le cartel de Medellín exécute Jaime Pardo Leal, ancien candidat de l’UP à la présidentielle de 1986. En 1989, trois candidats à l’élection de 1990 -Luis Carlos Galán du Parti libéral, Bernardo Jaramillo de l’UP, Carlos Pizarro du M19- seront à leur tour assassinés. En 1990, le M19, une partie de l’EPL et le Quintín Lame décident de se démobiliser. Ils participeront à la Constituante de 1991 mais ils verront, eux aussi, tomber nombre de leurs militants.

En 1998, les conversations de paix reprennent avec le conservateur Andrés Pastrana. Mais, dès 1999, les États-Unis lancent le plan Colombie (plus d’un milliard et demi de dollars pour l’armée) qui, sous couvert de lutte contre le narcotrafic, vise à anéantir la guérilla.

Pendant la funeste présidence d’Álvaro Uribe, de 2002 à 2010, son ministre de la Défense, Juan Manuel Santos, dessine la politique dite de « sécurité…

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Auteur: Françoise Escarpit