Corinne Morel Darleux est conseillère régionale Auvergne — Rhône-Alpes et a publié Plutôt couler en beauté plutôt que flotter sans grâce.
J’ai appris ce matin que la maison et la forêt de la romancière Jean Hegland, dépeinte dans son très beau roman Dans la forêt, avait été détruite cet été par les incendies qui ont ravagé la Californie. Une source d’inspiration, de beauté et de vie, réduite en cendres… J’en ai été bouleversée. C’est tragique naturellement, mais pourquoi cette perte me touche-t-elle autant ? Examiner la succession des catastrophes est devenu la litanie de nos journées et des incendies, malheureusement, il y en a maintenant toute l’année. En Californie, en Australie, au Brésil ; le monde n’en finit pas de brûler et ce n’est pas la première fois que je me confronte au sujet. Mais on est toujours plus percuté par les drames qui touchent une personne ou un lieu qu’on connaît, qu’on a appris à aimer, que ce soit par l’expérience vécue ou en imagination.
C’est ainsi que je me suis sentie particulièrement touchée récemment par les projets de travaux menaçant les étangs de Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine). Ces balades qui nous faisaient partir le dimanche dans la Simca familiale constituaient mes échappées au vert de gamine parisienne, qui tentait pleine d’espoir de faire germer quelques glands, au retour, dans un verre. Je ne préfère même pas savoir ce que devient le bois de Meudon où je passais une grande partie de mes étés en centre aéré, m’initiant au judo et à la construction de cabanes, découvrant les différentes espèces de champignons, arpentant en cachette la « carrière » où on dénichait encore parfois, tout excités, de vieux restes de douilles et de munitions.
S’évader l’espace d’un instant au cœur de la jungle
J’ai appris en revanche la destruction programmée des magnifiques serres d’Auteuil [à cause de…
Auteur: Corinne Morel Darleux Reporterre
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