Un texte à plusieurs voix, écrits lors de deux ateliers d’écriture, le premier début décembre 2024 avant le cessez-le-feu, le second mi-mars, quand le cessez-le-feu laissait entrevoir un espoir de reconstruction prochain.
Depuis, les événements ont continué de plonger l’humanité face à sa terrible responsabilité, en assistant collectivement et passivement au génocide du peuple palestinien.
Pour tenter de ne pas sombrer dans le dénis et le désespoir, de ne pas rester seul.e.s avec la sensation d’impuissance, les mots sont ce qu’il nous reste, pour chercher à exprimer les émotions qui nous traversent et chercher à nous relier aux palestinien.e.s, et à notre humanité.
J’ai vu les images et entendu les sons des bombardements, l’effondrement des bâtiments et des gens, les linceuls alignés, petits et grands, les cris des femmes, des hommes et des enfants.
J’ai vu des hommes emmenés nus dans une remorque.
J’ai vu des hommes humiliés, dénudés, yeux bandés, les mains derrière le dos attachées, les visages des prisonniers relâchés, les supplices subis, les chiens complices, et les yeux écarquillés de celui devenu fou.
J’ai vu mon cœur prendre de la distance
J’ai vu ces papiers qui tombaient du ciel, sommant à la population de quitter le nord vers le sud, où pris au piège, elle a ensuite été bombardée.
J’ai vu les images des familles sur les routes, avec leurs affaires, parfois leurs chats aussi, chassées de leurs maisons.
J’ai vu une dame en fauteuil roulant pleurer de douleur pendant qu’on la déplaçait dans la hâte de la guerre. Je n’ai pas voulu regarder la fin de la vidéo.
Sur mon écran, j’ai entendu les gens s’agiter, les familles hésiter entre fuir ou rester. Parfois se diviser. Urgence de décider.
Pressées par la menace, j’en voyais déjà en marche.
Oppression, confusion, l’heure approchait.
Alors sur le papier comme un cri, c’est un appel à la paix qui s’est écrit….
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