30 avril 2021 à 10h45,
Mis à jour le 30 avril 2021 à 10h45
Durée de lecture : 5 minutes
Les « nouveaux OGM » sont dorénavant soumis aux mêmes règles que les autres. Si cette décision remonte à un jugement de la Cour de justice européenne dès 2018, la Commission européenne ne semblait pas pressée de l’entériner. C’est chose faite, comme elle l’explique dans son rapport sur les nouvelles techniques génétiques remis le 29 avril 2021. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car Bruxelles conclut également que la législation actuelle n’est pas adaptée à ces « techniques innovantes » et ouvre donc le chantier d’une nouvelle politique européenne sur les plantes génétiquement modifiées, avec en particulier une « consultation large et ouverte ».
Cette décision intervient alors qu’un intense lobbying de l’industrie des semences cherche à déréguler ces nouvelles biotechnologies. L’enjeu : éviter que les plantes obtenues par les nouvelles techniques de modifications génétiques soient soumises aux règles d’évaluation des risques sanitaires et environnementaux et à un étiquetage strict, selon la règlementation en vigueur depuis 2002.
Les promesses jamais tenues des « premiers » OGM
Le rapport de Bruxelles est dans l’ensemble très élogieux sur les bénéfices des nouvelles techniques, en reprenant largement l’argumentaire développé par l’industrie. Le texte vante ainsi « le potentiel de contribuer à des systèmes alimentaires durables avec des plantes plus résistantes aux maladies, aux conditions environnementales et aux effets des changements climatiques ». Pour l’ONG Corporate Europe Observatory, pas de doute que « l’institution a prêté l’oreille presque entièrement à l’industrie de la biotechnologie ».
Relevons l’utilisation du terme « potentiel », important car il faut bien admettre que les premiers OGM faisaient les mêmes promesses et qu’elles n’ont jamais été tenues, puisque la grande majorité des OGM développées par l’industrie agrochimique est résistante… à des herbicides produits par ces mêmes industriels. Et, ironie du calendrier, alors que la Commission souligne que les « nouveaux OGM » pourraient contribuer à réduire les produits phytosanitaires en agriculture, ce mois vient d’être faite la première demande à l’Europe d’autoriser l’importation d’un OGM obtenu par la technique de modification du vivant controversée Crispr-Cas9 pour un maïs… résistant au glufosinate, un herbicide total….
La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Magali Reinert Reporterre