Nouveaux réacteurs EPR2 : un débat public défaillant

« Quels seraient les effets du projet sur les milieux naturels, en particulier aquatiques ? Et sur les paysages ? Comment prendre en compte les enjeux pour l’agriculture et la pêche ? » Les questions ont été nombreuses ; les réponses, elles, quasi inexistantes. Lundi 12 décembre a eu lieu à Petit-Caux (Seine-Maritime) la cinquième réunion publique organisée par la Commission nationale du débat public (CNDP) autour du projet de construction de six réacteurs nucléaires de type EPR2, dont deux à Penly (Seine-Maritime).

Le thème de la soirée, qui s’est tenue à la fois dans une salle polyvalente et en ligne : « Quelles conditions et conséquences du projet Penly sur le territoire et l’environnement ? » Les parlementaires se saisiront des conclusions de ce débat public, qui a commencé le 27 octobre, à l’occasion du vote à l’été 2023 de la loi de programmation énergie-climat.

De 19 à 22 h passées, représentants d’EDF (le maître d’ouvrage), élus, étudiants, associations environnementales et anti-nucléaires ou encore membres du Giec Normand ont pu livrer leurs analyses autour de ce vaste sujet. De nombreuses — et légitimes — questions ont en outre été posées au cours de cette réunion, notamment par des habitants du coin : après tout, dans le cas où la relance du nucléaire serait bien actée, ils seraient les premiers concernés.

Une zone côtière « fragilisée »

D’autant que leur région, la Normandie, accueille déjà trois centrales nucléaires… avec le succès que l’on sait (fiasco de l’EPR de Flamanville, problèmes de corrosion sous contrainte pour les deux réacteurs déjà construits à Penly).

Après des prises de paroles présentant les points de vue de chacun — EDF vantant le nucléaire en tant qu’« énergie décarbonée » pourvoyeuse de « milliers d’emplois », Greenpeace et France nature environnement dénonçant un « choix politique et de société » inapte à répondre au défi de l’urgence climatique —, diverses inquiétudes ont été relayées.

Quid des impacts d’un tel programme sur la faune et la flore du territoire ? Quid des risques liés à l’élévation du niveau de la mer produit par le réchauffement climatique (la zone est côtière et déjà « fragilisée » d’après l’océanographe Jean-Claude Dauvin) ? Quid de la falaise qu’il faut tailler pour accueillir ces deux EPR2 ? Quid de l’artificialisation des sols ? Quid des déchets radioactifs ? Qu’est-il prévu en cas d’accident nucléaire ?…

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Auteur: Amélie Quentel Reporterre