Nucléaire : des militants font échouer l'achat de terres par Orano

La Hague (Manche), reportage

Dans la voiture pour se rendre dans les landes de Digulleville, Jeanne, Louise et Malou savourent le moment. Au sein de leur collectif Piscine Nucléaire Stop, les bonnes nouvelles ne sont pas légion ces derniers mois dans leur opposition à l’agrandissement des installations nucléaires de La Hague (Manche). Mais cette fois-ci, le collectif a obtenu l’annulation de la vente de deux parcelles de lande primaire d’une superficie de 16 667 m2 convoitées par Orano, exploitant de l’usine de retraitement des déchets nucléaires voisine.

Cette vente avait été validée par le conseil municipal de La Hague le 17 décembre 2024, mais l’avocat du collectif a décelé un vice de forme qui a permis de la faire annuler : le coût au mètre carré et la superficie de la zone concernée étaient indiqués, mais pas le montant total de la vente. « C’est très étonnant, car le conseil municipal a l’habitude de ce genre d’opérations », observe Jeanne.

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« L’avis des Domaines fixait le mètre carré à 0,35 euro, la proposition de prix de la mairie était à 35 euros le mètre carré, soit 100 fois plus », détaille-t-elle, dénonçant un tarif qui exclut tout autre investisseur qu’Orano dans la région. Une requête en annulation a été déposée le 17 février auprès du tribunal administratif de Caen et la municipalité de La Hague a préféré annuler cette vente, le 3 avril, plutôt que d’aller au tribunal. La maire de la commune, Manuela Mahier (divers gauche), n’a pas répondu à nos questions mais le terrain sera, a priori, remis en vente.

Le débat autour de cette zone est né après la venue dans le Cotentin, le 7 mars 2024, de Bruno Le Maire, alors ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et…

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Auteur: Guy Pichard