Nucléaire en Ukraine : le point sur les risques

« L’Ukraine compte quinze réacteurs nucléaires. S’il y a une explosion, c’est la fin de tout. La fin de l’Europe », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi 4 mars. Dans la nuit du 3 au 4 mars, l’armée russe avait bombardé la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d’Europe avec ses six réacteurs de 950 mégawatts (MW) chacun, provoquant un incendie dans un bâtiment dédié aux formations. Le 4 mars au matin, elle prenait le contrôle du site.

Le 24 février, les Russes s’étaient emparés de la centrale de Tchernobyl, au cœur d’une zone contaminée et quasiment inhabitée depuis l’accident majeur de 1986. Le 25, des niveaux de rayonnement « plus élevés » étaient signalés sur le site par le service national ukrainien d’inspection de la réglementation nucléaire. Le 26, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) indiquait qu’un transformateur électrique avait été « endommagé » sur un site de stockage définitif de déchets radioactifs de faible activité, près de Kharkiv. Le 27, c’était au tour d’une installation de stockage de déchets radioactifs à Kiev d’être touchée par des tirs de missiles, sans toutefois être endommagée.

Dimanche 6 mars, le président russe Vladimir Poutine a dit à Emmanuel Macron qu’il « n’était pas dans son intention de procéder à des attaques de centrales nucléaires ». Il a également donné son accord pour qu’« un dialogue s’engage entre l’AIEA, l’Ukraine et la Russie afin que les centrales soient mises en sécurité », a rapporté l’Élysée.

Pourtant, l’inquiétude demeure. Le même jour, les forces russes auraient attaqué l’Institut de physique de la ville de Kharkiv, où est conservé un réacteur expérimental appelé « source de neutrons » et chargé de combustibles nucléaires. Les troupes s’approchent de la centrale de Konstantinovka.

Un risque majeur : la perte de refroidissement

Pour les différents experts interrogés par Reporterre, le risque nucléaire n° 1 dans ce contexte de guerre en Ukraine est la perte de refroidissement du cœur du réacteur — la cuve en acier où sont immergés les assemblages de combustible — et/ou des combustibles usés entreposés dans des piscines juste à côté. Regardons de plus près dans la cuve : bombardés par des neutrons, des noyaux des atomes d’uranium se brisent — c’est la « fission » —, ce qui dégage une énorme quantité…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre