Nucléaire militaire, le débat est urgent

Le groupe de travail Risques nucléaires, initié par les unions d’associations « Osons les jours heureux » et « De l’écologie et des solidarités », rassemble Bernard Blondin, Élisabeth Gleizes, Denis Gueneau, Yves Lenoir, Bernard Martin, Thierry Salomon, Philippe Segers, Denis Vicherat et Patrick Viveret.


Pour les uns, « on a tous les éléments d’une escalade menant à la troisième guerre mondiale » ; pour d’autres, « Poutine cherche à faire peur, il ne peut pas déclencher seul le feu nucléaire ». Pour les uns, « si l’Ukraine avait été une puissance nucléaire, elle n’aurait pas été attaquée » ; pour d’autres, « que l’Ukraine ait ou non la bombe n’aurait rien changé à la volonté de Poutine de l’annexer ». Enfin, certains en sont sûrs : « Poutine est devenu fou », alors que d’autres pensent au contraire que « Poutine suit avec sang-froid une stratégie réfléchie »

Qui croire dans cette avalanche d’avis contradictoires ? Que penser de l’un des évènements géopolitiques les plus considérables survenus en Europe depuis 1945 ? Les enjeux sont suffisamment graves pour ne pas se contenter d’avis simplistes ou de spéculations hâtives. Mais il est clair que ces semaines de guerre balaient bien des certitudes et soulèvent de légitimes interrogations sur les risques nucléaires tant civils que militaires.

En effet, pour la première fois dans l’Histoire, une guerre entre deux pays sur le sol européen a été déclenchée par un agresseur détenteur de l’arme nucléaire.

Questions : la dissuasion nucléaire, fondée sur « l’équilibre de la terreur », est-elle réellement dissuasive face à un autocrate disposant de l’arme atomique et d’une absolue concentration du pouvoir ? Ou s’avère-t-elle, pour lui, un efficace outil de chantage paralysant, par peur de l’escalade, toute riposte militaire défensive face à une agression même conventionnelle ? Dès lors la dissuasion nucléaire, voulue comme une protection, ne se révèle-t-elle pas plutôt une arme incitant celui qui en dispose à mener avec impunité tout type d’exactions, y compris sur des cibles civiles, comme à Marioupol et Boutcha ?

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Les installations nucléaires civiles semblaient sanctuarisées contre toute agression militaire, conformément aux règles de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dont la Fédération de Russie est membre depuis sa création, en 1957. Or, pour la première…

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Auteur: Reporterre