Nucléaire ou sobriété, il faut choisir

[5/5 — Le nucléaire n’est pas bon pour le climat] Face aux lobbies qui présentent le nucléaire comme LA solution au défi climatique, Reporterre a mené l’enquête. Comment l’atome s’est-il imposé dans le débat public ? Un accident grave est-il possible en France ? La sobriété n’est-elle pas la meilleure solution à l’urgence climatique ?


Contrairement à ce que prétendent les nucléaristes, la question de l’énergie nucléaire du point de vue du climat n’est pas seulement scientifique, mais tout autant politique. Et ce n’est pas un hasard si le choix de poursuivre le nucléaire est majoritairement fait par des dictatures ou des pays très autoritaires (Chine, Russie, Biélorussie, Turquie). Pas un hasard non plus si, en France ou en Angleterre, l’énergie atomique est essentiellement soutenue par les partis de droite et d’extrême droite.

D’abord, il y a un lien consubstantiel entre nucléaire civil et arme atomique, comme l’a rappelé le président de la République française en décembre 2020 : « Opposer nucléaire civil et nucléaire militaire en termes de production, comme en termes d’ailleurs de recherche, n’a pas de sens pour un pays comme le nôtre. La filière vit de ses complémentarités et elle doit être pensée dans ses complémentarités. »

Ensuite, un débat ouvert ne donne pas l’avantage à l’énergie nucléaire, qui ne peut s’imposer qu’en limitant l’information. Comme l’observe l’autrice La Parisienne libérée, « le nucléaire est par essence militaire et le rapport de cette industrie au secret définit la nature même du régime politique dans lequel il nous oblige à vivre ». En France, les décisions sont imposées sans discussion, comme l’a déploré la Commission nationale du débat public : « L’énergie nucléaire est-elle nécessaire à la transition énergétique ? C’est un débat dont le public n’a jamais pu se saisir. »

Informations restées secrètes

Nombre d’informations restent secrètes : le rapport de 2018 remis au gouvernement et lançant l’idée de construire six EPR n’a ainsi jamais été publié, tout comme l’analyse faite par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) sur les conséquences sur les déchets qu’auraient d’éventuels EPR. Des informations sont même dissimulées aux parlementaires. « Durant la commission Pompili en 2018, le “secret défense” nous était systématiquement opposé », dit à Reporterre la députée Émilie Cariou. Le plan national sur les déchets…

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Auteur: Hervé Kempf Reporterre