Nus pour lutter contre les néonicotinoïdes

Ils étaient nus et recouverts de jus de betteraves. Lundi 5 octobre, une quarantaine d’activistes d’Extinction Rebellion ont organisé une action devant l’Assemblée nationale, au moment même où les députés débattaient de la ré-autorisation des néonicotinoïdes demandée par l’industrie de la betterave sucrière pour faire face à la jaunisse.

Les militants souhaitaient alerter des dangers de ces pesticides dont la toxicité a été prouvée par près de 1.200 études scientifiques publiées ces 20 dernières années. Durant l’action, le collectif Stop Monsanto a pris la parole pour dénoncer la collusion des lobbies et du gouvernement, l’échec des plans Écophyto, et plus globalement le recul dans la lutte pour la préservation de la santé des citoyens. Il a rappelé sa prochaine mobilisation baptisée « notre assiette pour demain » organisée le 17 octobre.

Le porte-parole de la Confédération paysanne, Nicolas Girod, était également présent. Son syndicat est en effet le seul à s’être opposé à la réintroduction des néonicotinoïdes. « Les causes de la crise de la filière betteravière sont structurelles et pas conjoncturelles. Il y a eu la fin des quotas, la fin du prix garanti, la surproduction organisée. Ces pesticides sont une arme de guerre dont les premières victimes seront les paysans. La pression sur leurs épaules, c’est la loi du marché et pas la jaunisse. Si on ne revoit pas le modèle agricole, on va se retrouver avec des paysans qui seront comme les Goodyear ou les Bridgestone. »

Alors que les prises de paroles étaient terminées, un policier a demandé aux militants de se déplacer d’une centaine de mètres, sur la place Édouard Herriot. « Là-bas, les députés pourront vous entendre car leurs bureaux donnent sur cette place. C’est plus judicieux qu’ici où vivent seulement les gens…

Auteur : Reporterre
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