Occupons-nous vraiment ?

Posons d’abord les bases : nous soutenons, sans réserve le mouvement des intermittents. Leur combat pour le prolongement de leur année blanche, une véritable politique de réouverture progressive des lieux et l’arrêt de la réforme de l’assurance chômage. Nous soutenons les occupations en cours sur tout le territoire depuis plus de trois semaines. Mais nous pensons que sans réel changement dans les prochains jours, ce mouvement n’aura d’autre force que la symbolique.et ne participera en rien au processus de basculement politique et sociétal.

A l’Odéon et ailleurs, cela parle de la Commune, cela parle révolution. Mais concrètement, les lieux sont “occupés” avec l’accord des directions, qui ne se mouillent pas, mais les laissent accessibles aux occupants, sous réserve qu’il n’y ait pas d’éléments trop déterminés. Deux exemples : à Bordeaux, des nouvelles personnes un peu deter ont voulu rejoindre l’occupation. Cela a donné lieu à des tensions sur les “règles” à respecter dans le lieu. Au point que les syndicats se sont désolidarisés (communiqué à l’appui). Quelques jours plus tard, la mairie donnait son accord pour évacuer, une première sur tout le territoire depuis le début du mouvement. A Toulouse, des agents de sécurité surveillent le lieu occupé, payés par la direction, avec contrôle du port du masque et du lavage de main dès l’entrée. Impossible pour ceux autorisés à dormir sur place de sortir avant la fin du couvre feu le matin à 6h, le contrôle des portes automatiques étant assuré par les mêmes agents de sécurité. Drôle d’occupation !

On remarque également l’absence assez forte d’acteurs des musiques actuelles ou encore de la fête libre. Ceux qui se sont mobilisés, par dizaines de milliers, pour soutenir la Rave Party de Lieuron. Ceux qui vont dans des concerts rap, hiphop, electro. Bref, la jeunesse. Celle pour qui la culture est aussi bien celle qui se joue ou se danse dans des lieux mythiques, que celle de la rue, des endroits festifs, des festivals ou des concerts.Ces lieux, même s’ils sont “faciles” à occuper puisqu’il y a accord tacite des directions (souvent favorables aux réouvertures), sont une opportunité dans le champ social. Encore faut-il faire de ces lieux de vrais espaces pour créer le changement, la révolution. Et pas de simples tribunes médiatiques pour quelques syndicats.

Il faudrait aussi tenter d’occuper des espaces qui dérangent vraiment le pouvoir (politique et économique). Car là, les occupants peuvent rester des…

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Auteur: CerveauxNonDisponibles