À la source du poème, un acte de résistance contre la destruction insidieuse du langage : saper le pouvoir en son cœur, par inversion du geste mortifère. Ciseler une parole belle et vraie qui garde la mémoire des hommes.
On a aboli l’amourau nom de la santépuis on abolira la santé.
On a aboli la liberté au nom de la médecinepuis on abolira la médecine.
On a aboli Dieuau nom de la raisonpuis on abolira la raison.
On a aboli l’hommeau nom de la viepuis on abolira la vie.
On a aboli la véritéau nom de l’informationmais on n’abolira pas l’information.
On a aboli la constitutionau nom de l’urgencemais on n’abolira pas l’urgence.
Présentation et traduction (Florence Balique), à partir de l’article italien publié sur le site Quodlibet, le 6 novembre 2020.
Illustration : Giovanni Segantini, L’Amour à la source de la vie, huile sur toile (1896).
Auteur: lundimatin
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