« On a encore la possibilité de contenir le réchauffement climatique dans des limites relativement vivables »

basta! : Qu’attendez vous de cette 26e Conférence internationale pour le climat, alors que cet été encore, le Groupe international d’experts sur le climat (Giec) a alerté sur le changement climatique dont les conséquences risquent de devenir catastrophiques ?

Nicolas Haeringer, porte-parole de l’ONG environnementale 350.org

Nicolas Haeringer : Nous ne sommes plus ici dans des Cop très politiques et symboliques comme l’a été la Cop21 de Paris en 2015. Les Cop sont devenues beaucoup plus techniques, mais elles n’en sont pas moins importantes. De nombreux acteurs étatiques et de la société civile disent que la Cop de Glasgow est même plus importante que celle de Paris, dans la mesure où c’est précisément là que sera décidée la feuille de route pour la mise en œuvre de l’accord de Paris. Si on considère que l’accord de Paris est historique et qu’il est à même de changer les choses, alors la Cop de Glasgow est décisive.

Après, nous faisons face à de plus en plus d’incertitudes sur la mise en œuvre des engagements pris à Paris. Dans le même temps, des choses importantes sont en train de se passer, comme l’annonce de la Chine en septembre de ne plus financer de centrales à charbon hors de ses frontières. Peut-être est-on en train d’entrer dans une phase de décisions marquantes et concrètes sur le climat, mais qui sont difficiles à appréhender car elles sont prises par des États dont on n’attendait pas nécessairement qu’ils se saisissent du leadership sur le sujet.

Décider de la mise en œuvre concrète des engagements de Paris, cela pourrait être, par exemple, décider de la fin du financement du charbon ?

Ce type de décision n’est jamais sur la table officiellement dans les négociations des Cop, car la Convention cadre des Nations unies sur le climat ne mentionne pas l’énergie. La question de l’énergie et des combustibles fossiles ne fait pas partie du mandat des Cop. Dans l’Accord de Paris, le mot énergie n’apparaît qu’une seule fois, quand l’Agence internationale de l’énergie est mentionnée. Il n’y a aucune mention du charbon, ni de la question de l’exploitation du gaz ou du pétrole. Ceci étant, ce genre d’annonces peut se faire en marge de la Cop. Ce qui va se jouer à Glasgow, c’est notamment la question du financement, pas dans le sens « est-ce que la BNP va continuer à investir dans Total ou pas » mais : est-ce que les États-Unis vont abonder le Fonds vert pour le climat [créé en 2014 et destiné à financer…

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Auteur: Rachel Knaebel