Basta! : L’Assemblée nationale a adopté, avec les voix de la droite et du Rassemblement national, un moratoire sur les énergies renouvelables le 19 juin. Finalement, l’ensemble de la proposition de loi de programmation énergétique qui aurait contenu cet amendement a été rejeté. Malgré tout, que signifie ce vote d’une suspension de tous les projets éoliens et solaires pour la transition énergétique en France, alors que les conséquences du réchauffement se manifestent de plus en plus ?
Andreas Rüdinger : On ne s’attendait pas à ce vote. Ce texte a connu une crise de légitimité avant même son arrivée à l’Assemblée nationale. Le Sénat s’est approprié la question. Puis, quand le texte est arrivé devant les députés, le gouvernement a affirmé que ce texte était plus une façon de « prendre la température » et que les vraies décisions allaient être prises par décret. Résultat : on s’est retrouvé avec une proposition de loi arrivant dans une Assemblée nationale déserte, signe du désintérêt des parlementaires.
Cela tranche beaucoup avec les débats sur la loi climat et résilience de 2021 ou sur la loi climat énergie de 2019 : la fréquentation était nettement plus élevée et il y avait eu des débats plus sérieux. Là, les députés ont fait défaut, malgré le fait que cela restait une loi potentiellement très impactante pour l’avenir du code de l’énergie.
« Les énergies renouvelables représentent une des branches économiques les plus porteuses »
Profitant de l’absence des autres députés, ceux RN ont fait de ces discussions une plateforme pour leur vision politique. Et ils ont élargi la fenêtre de ce qui est concevable sur la question de l’énergie, comme ils l’avaient fait sur la question de l’immigration, en injectant des énormités dans le débat, tout en obligeant les autres à se positionner dessus. Cela a abouti à la reconnaissance d’idées qui, jusque-là, était…
Auteur: Rachel Knaebel