Par le collectif d’apiculteurs-trices soutenus par la FFAP (Fédération française des apiculteurs professionnels), le CETAPIALP (Centre technique d’études apicoles des Alpes), la Confédération paysanne, et le collectif Plantes en élevage.
Nous sommes apiculteurs-trices et utilisons des acides organiques (acides oxalique, formique, acétique et lactique). Autorisés en agriculture biologique, naturellement présents dans le miel, les acides organiques nécessitent des précautions à l’utilisation, mais sont inoffensifs pour l’environnement et le consommateur.
Ils nous permettent de débarrasser les abeilles du varroa, un acarien parasite, arrivé en France au début des années 1980, qui fait peser sur nos ruchers un danger permanent : il est impossible de l’éradiquer, aussi nous sommes dans l’obligation de maîtriser sans cesse son développement sous peine de voir nos ruches mourir massivement.
Un varroa destructor sur une abeille. Domaine public, courtesy, Eric Erbe, Christopher Pooley : USDA, ARS, EMU.
Au moment où les menaces sur les populations d’abeilles domestiques et sauvages sont toujours aussi prégnantes, il est urgent d’attirer l’attention sur les risques que font peser l’interdiction de certaines de nos pratiques d’éleveurs et d’éleveuses sur la pérennité de notre activité professionnelle.
La législation nous oblige à n’employer que des médicaments vétérinaires disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). Des médicaments à base d’acides organiques ont été récemment autorisés et commercialisés par les laboratoires ; en sus des acides, ils contiennent divers adjuvants.
Des médicaments autorisés inadaptés
Mais contrairement aux substances pures que nous utilisons depuis de nombreuses années, et reconnues comme peu préoccupantes, ces médicaments ne répondent pas aux besoins de nos fermes. Ils posent des problèmes importants d’efficacité et de praticité ; les modes d’application préconisés sont inadaptés, et ils peuvent parfois provoquer des dégâts sérieux sur nos abeilles et nos reines en particulier.
À l’automne dernier, le ministère de l’Agriculture nous a brutalement rappelé que nos pratiques sont « illégales » : nous n’avons pas le droit d’utiliser des acides organiques purs. Et les sanctions annoncées sont lourdes : en cas de traitement « illégal » par un apiculteur, « la mise à mort des animaux ayant reçu le produit et la destruction des produits de la ruche seront ordonnées ».
Une abeille transportant…
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Auteur: Marie Astier (Reporterre) Reporterre