« On détruit les terres les plus fertiles d'Europe » : la contestation s'installe sur le plateau de Saclay

Sur le plateau de Saclay, au sud de Paris, une Silicon Valley à la française commence à émerger, engloutissant au passage des terres agricoles, détruisant des hôpitaux et des services publics de proximité pour les regrouper en un lieu unique, au plus près des futures start-up. Sur place, la résistance s’organise avec une occupation des terrains depuis le 18 octobre.

Bienvenue sur le plateau de Saclay ! Ici la recherche, les entreprises, les universités, les laboratoires se côtoient au plus près en quête d’excellence. Et qui pourrait être contre ? À première vue, ce projet n’a rien d’un Europa city, le projet abandonné de centre commercial gigantesque qui a failli dévaster des terres agricoles dans le Val d’Oise. Celui-ci avait suscité une forte opposition des riverains et des militants écolos. Bien que moins médiatisées, les craintes et la contestation des habitants du plateau de Saclay existent tout autant. Depuis le 18 octobre, des agriculteurs locaux ont mis à disposition leurs terres pour accueillir un camp d’une semaine visant à préparer la suite de la résistance sur le plateau.

« Sous prétexte d’excellence scientifique, on détruit les terres les plus fertiles d’Europe »

Le plateau de Saclay c’est 7700 hectares répartis sur 27 communes en Essonne et dans les Yvelines. En 2006, une opération d’intérêt National (OIN) est décrétée sur le plateau. Concrètement, l’État prend la maîtrise de l’aménagement de ce territoire. Les élus locaux en désaccord avec le projet ne peuvent plus avoir voix au chapitre. C’est en 2008, sous la présidence de Sarkozy, que le projet s’accélère. Le gouvernement annonce vouloir faire un « cluster ». À l’époque on ne pensait pas Covid : ça voulait dire centralisation de la recherche, des universités et des entreprises pour favoriser l’innovation et la création… Bref : les premières briques de la « start-up nation » sont posées bien…

Auteur: Raphaël Godechot
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