« On ne mène pas un combat parce qu’on est sûr de le gagner, mais parce qu’il est juste à mener »

Avec Là où le feu et l’ours, Corinne Morel Darleux, autrice, militante écosocialiste et conseillère régionale de la Drôme, signe un très beau premier roman jeunesse à lire à tous les âges. Une aventure haletante des steppes aux jungles luxuriantes qui brosse une allégorie de l’effondrement, mais surtout une quête vers la joie. Entretien autour de l’aventure, de la survie, de la transmission et du nécessaire oubli. Et l’amour, aussi. Propos recueillis par Matthieu Delaunay.

LR&LP : Une femme, Violette, et un ourson, Têtard, fuyant les incendies qui ravagent un pays, marchent à travers la steppe en quête d’un lieu où faire halte. Bientôt rejoints par d’autres personnages, les voilà qui cherchent l’oasis. Tel est le décor de Là où le feu et l’ours. D’où vous est venu cette histoire ?

J’ai commencé à l’écrire le 1er janvier 2020 chez moi, au pied du Vercors dans une ambiance assez glaciale :  je travaille dans un bureau chauffé par un petit poêle. Le matin, il y fait 12°C l’hiver et j’avais très envie de me plonger dans une histoire qui m’emmène dans un lieu foisonnant, verdoyant, chaleureux, plein de vie, de couleurs et de lumières.

C’est ce qui est devenu la seconde partie du roman, L’Oasis. Au-delà de cette anecdote matérielle, suite à mon essai précédent Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, j’avais été contactée par une éditrice jeunesse qui souhaitait travailler avec des autrices et auteurs qui ne viennent pas du roman jeunesse afin de bousculer un peu les codes d’un genre qui peine à se renouveler après les succès de Harry Potter ou de la fantasy, souvent dominé par des écrivains anglo-saxons. J’avais trouvé la démarche enthousiasmante.

Moi qui suis une grande lectrice et très admiratrice de certaines œuvres, je n’osais pas imaginer devenir romancière. L’idée d’écrire pour la jeunesse a renversé ma perspective et m’a libérée d’une forme de complexe.

Je me suis lancée à corps perdu dans l’écriture avec une image en tête : une jeune femme portant un ourson à son sein pour l’allaiter. Le reste est venu se broder autour de cet élément magnétique qui a convoqué d’autres personnages, une structure narrative et des paysages.

LR&LP : Pourquoi cette image d’un ours au sein d’une humaine ?

Je ne sais pas quand l’image est née, mais elle est peut-être en partie liée au fait que j’étais environnée d’un imaginaire d’ours ! Cela faisait deux hivers que j’annonçais me…

La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr
Auteur: Matthieu Delaunay