Quatre jours après l’agression contre la CGT à Paris le 1er mai, nous avons interrogé Annick Coupé, l’ancienne porte-parole de Solidaires entre 2001 et 2014. Nous lui avons posé des questions sur son appréciation des événements de la place de la Nation, de l’état du mouvement social aujourd’hui et des enjeux que pose la période que nous vivons.
Tu étais à la manifestation du 1er mai, mais sans être présente aux abords de l’agression sur la place à Nation. Que t’ont évoqué les images que tu as vues plus tard ?
J’avoue que cela m’a beaucoup inquiété. Des escarmouches entre des manifestants et le service d’ordre (SO) CGT, j’en ai vu un certain nombre de fois dans mes participations aux manifestations depuis de longues années. Mais là, c’était de nature assez différente. Cela ressemblait quasiment à une attaque commando, assez organisée et extrêmement violente. J’ai vu qu’il y avait eu un certain nombre de blessés côté CGT, dont plusieurs sérieusement. Cela m’a choqué. Je me suis demandé : c’est quoi cette affaire ? Pourquoi ?
Ce n’était pas de même nature que ce que l’on a pu connaître. Y compris ces dernières années comme au moment de la loi travail, avec des tensions entre une partie du cortège de tête et les SO, qu’ils soient CGT ou même Solidaires. Pour moi, cela ne relevait pas du tout du même phénomène et des mêmes personnes. Après, je n’étais pas sur place et en regardant les images, je ne suis pas capable d’identifier qui était ces personnes, elles n’étaient pas siglées de quoi que ce soit.
Philippe Martinez a mis en cause l’extrême droite dans la responsabilité de l’agression du 1er mai. Est-ce que c’est une interprétation qui fait sens pour toi ?
La question que je me suis posée, c’est : à quoi cela correspond. Des militants autonomes ou le Black Blocs pour prendre les termes employés généralement ? Cela me paraissait un peu étrange parce que ce n’était pas ce type de pratiques auxquelles on a assisté ces années passées. Des gilets jaunes ? Ils n’étaient pas identifiés gilets jaunes sur les images. Et puis, nous n’avons pas connu ça dans le mouvement des gilets jaunes, même quand il y a eu des tensions avec des syndicalistes. Des groupes d’extrême droite ? Cela peut apparaître comme un élément d’explication au sens où ils avaient l’air très déterminés et relativement organisés. Des flics ? Tout est toujours possible, surtout dans la période où nous vivons, mais là…
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Auteur: La rédaction