"On ne peut plus compter sur l'état de droit" — Nils MELZER

Nils Melzer est professeur de droit international et enseigne à Glasgow et à Genève. En 2016, il a été nommé Rapporteur spécial sur la torture par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Auparavant il a travaillé comme conseiller en politique de sécurité auprès du gouvernement suisse et comme conseiller juridique et envoyé dans les zones de guerre et de crise pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Son livre « The Julian Assange Case » sera publié le 19 avril par Piper Verlag au prix de 22 euros.

En enquêtant sur le cas du fondateur de Wikileaks Julian Assange, Nils Melzer a découvert des persécutions politiques, une justice arbitraire et la torture (1) – et fait face à un silence bien embarrassé. Dans un nouveau livre, il critique également l’Allemagne.

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LTO : Professeur Melzer, après avoir reçu des preuves concrètes de persécution politique, d’arbitraire judiciaire sévère et de torture et mauvais traitements volontaires exercés sur le fondateur de Wikileaks Julian Assange, vous êtes intervenu en tant que rapporteur spécial de l’ONU. Cependant, avec un succès limité. Parce qu’Assange est toujours à l’isolement dans une prison britannique à sécurité maximale, son extradition vers les États-Unis pour espionnage – et donc jusqu’à 175 ans d’emprisonnement – est toujours d’actualité.

Prof. Nils Melzer : L’affaire Assange est l’histoire d’un homme qui subit des tortures psychologiques pour avoir révélé au public, via la plateforme Wikileaks, les secrets les plus sombres des puissants, en révélant des crimes de guerre, des actes de torture et de corruption. C’est l’histoire de l’arbitraire extrêmement grave de la justice dans les démocraties occidentales, qui aiment par ailleurs se présenter comme des États modèles en matière de protection des droits de l’homme.

Malheureusement vous avez raison : en tant que rapporteur spécial des Nations Unies, j’ai demandé à plusieurs reprises à tous les pays directement impliqués dans cette affaire – la Grande-Bretagne (2), la Suède, l’Équateur et les États-Unis – des éclaircissements et recommandé des mesures concrètes. Aucun des quatre gouvernements n’était prêt à engager un dialogue constructif. Pire encore, la persécution et les mauvais traitements infligés à Assange se sont intensifiés au cours de mon enquête. Les violations de ses droits procéduraux en Angleterre sont devenues plus évidentes et même mes appels publics aux autorités pour qu’ils respectent les droits…

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Auteur: Nils MELZER Le grand soir