" On sait que les hommes peuvent être enceints " — Bernard GENSANE

Selon la dernière campagne du Planning familial. Et j’ajouterais : et mon cul c’est du poulet ?

Observez cette illustration où l’on a atteint les tréfonds du pire confusionnisme. Deux créatures. A gauche, une femme à barbe qui caresse le ventrounet de son chéri enceint, un homme chauve, myope, noir et qui a été fécondé. On ne sait trop comment, mais on « sait » que les hommes peuvent être enceints. Et moi je sais que si ma tante en avait, comme on disait à l’école primaire dans les années cinquante, elle s’appellerait « mon oncle » et risquerait des problèmes de prostate.

Comment s’étonner que les critiques de cette horreur viennent en priorité de chez Zemmour ou Le Pen ? A force de courage, de ténacité, grâce au dévouement de milliers de militantes et militants qui se sont battus pendant plusieurs dizaines d’années, le Planning familial, association progressiste, a fait bouger les lignes, a changé la société. Grâce au Planning, la cause des femmes a fini par être entendue. Pour jouir de leurs droits légitimes, les femmes n’eurent plus besoin de se cacher. Les réactions des Le Pen et Zemmour de l’époque, sans parler de celles de l’Eglise catholique dans sa majorité, furent violentes mais l’obscurantisme perdit son combat d’arrière-garde. Alors, aujourd’hui, les fafs boivent du petit lait.

Dans le sillage des aberrations étasuniennes où l’on vend des hormones comme on vend des bonbons à des parents qui veulent changer le sexe, pardon : le genre, de leurs enfants, d’aucuns chez nous ont oublié qu’on ne commande à la nature qu’en lui obéissant.

Les militantes et militants débloquants à plein tube d’aujourd’hui ont peut-être oublié qu’il y a cinquante ans Mastroianni s’était retrouvé enceint dans un film qui avait fait quelque bruit. Mais le brave Marcello avait abusé du poulet aux hormones dans une pochade qui ne se prenait pas au sérieux mais qui posait de vraies questions sans pour autant terroriser les masses assoupies dans la France pompidolienne où, cela dit, l’accès à la contraception était encore hésitant et où l’avortement était passible des assises.

Des militants de gauche ont mis en garde contre cette dérive ridicule. Comme Hélène Franco, anciennement mélenchoniste, désormais proche du parti communiste, Cécile Pina, proche du parti socialiste, ou encore Pierre Minnaert-Guinedor, délégué au conseil fédéral d’EELV. Le Planning envisage des porter plainte contre ceux qui osent le critiquer. La terreur, toujours la terreur. Je lui souhaite…

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Auteur: Bernard GENSANE Le grand soir