« On se bat ou on crève ! » : près de Marseille, un « convoi de la liberté » bloque une raffinerie

Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), reportage

Il est 6 heures du matin et le parking du Géant Casino de Nîmes est quasiment vide. Sous les lampadaires, quelques voitures se sont regroupées. Un 4×4, un Berlingo Renault, un break, une ambulance… L’objectif du jour vient d’être dévoilé aux conducteurs : bloquer une raffinerie à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

L’appel est paru une semaine plus tôt, lancé « par des citoyens ayant participé au « convoi de la liberté » [le 12 février] [qui] ne souhaitent pas laisser cet élan retomber ». Le hashtag #8mars a circulé sur les réseaux sociaux : groupes Facebook, Telegram, Signal, surtout ceux créés à l’occasion du « convoi de la liberté ». Seule information donnée à l’avance : des points de ralliement dans le Gard, le Vaucluse, la Drôme, les Bouches-du-Rhône. Une organisation similaire a été mise en place dans d’autres régions. En tout, près d’une vingtaine de raffineries étaient visées dans toute la France.

Au final, uniquement deux blocages semblent avoir été effectifs mardi 8 mars : ceux du dépôt pétrolier Esso de Toulouse et de la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer. C’est ce dernier qu’a suivi Reporterre.

Le petit groupe transporte pneus et palettes pour bloquer la route. © Marie Astier/Reporterre

« Si ça continue, dans deux mois, on ferme »

Dans le froid matinal, ça tape du pied sur le parking. Ils ne sont que huit. À chaque paire de phares qui passe naît un espoir de renfort, mais ce sont surtout des salariés matinaux. Il est décidé de partir, destination un nouveau point de ralliement sur une aire d’autoroute. Là, le groupe se grossit pour atteindre une vingtaine de membres. Le soleil s’est levé, on discute autour d’un café. Se mélangent personnes mobilisées contre les restrictions sanitaires et professionnels fortement atteints par la hausse du prix des carburants : le coût du litre de gazole dépasse largement les deux euros.

« Le gasoil, c’est une grosse partie de nos charges, explique Christophe, ambulancier. Depuis le début de l’année, je dépense 2 500 euros de carburant en plus chaque mois. Avec l’augmentation du prix des assurances et des salaires, l’entreprise ne sera bientôt plus rentable ! » Il est venu à l’appel de sa collègue Martine, qui elle est carrément venue en ambulance et en tenue de travail. « Dans le même temps, dans les marchés publics, on nous demande de tirer nos prix vers le bas », regrette-t-elle.

La raffinerie de Fos-sur-Mer. © Marie…

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Auteur: Marie Astier (Reporterre) Reporterre