Sister-ship / Élisabeth Filhol / POL, 312 pages, 20 euros.
Le quatrième roman d’Élisabeth Filhol, Sister-ship, nous projette à la fin du XXIe siècle alors qu’une mission spatiale se dirige vers Titan, un satellite de Saturne dont certaines caractéristiques rappellent celles de la Terre. De la même façon que dans ses livres précédents, La Centrale (2010), Bois II (2014) et Doggerland (2019), tous parus aux éditions POL, l’autrice croise des questions essentielles, dont le rapport entre la science, le capitalisme et le devenir d’un collectif, en l’occurrence celui de l’humanité. Une œuvre à la hauteur de son ambition, toute en maîtrise et en acuité du regard, à la fois critique et fascinante, formellement impressionnante. Rencontre.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans ce roman ?
Élisabeth Filhol : Je ne m’étais jamais intéressée à l’espace. Le premier élément déclencheur fut la rencontre avec Titan sous la forme d’une conférence d’une spécialiste à laquelle j’ai assisté. Titan est une lune de Saturne ayant des caractéristiques exceptionnelles. S’y trouvent des lacs, des mers, des fleuves qui n’existent nulle part ailleurs dans le système solaire hormis sur Terre. J’ai été particulièrement fascinée par des prises de vues aériennes, des images radar, le noir et blanc rendant plus troublante encore la ressemblance avec la Terre.
On voit le tracé de deltas, de massifs montagneux traversés par un réseau de rivières avec leurs affluents. On peut y superposer le delta du Nil, par exemple. L’illusion est parfaite. Titan crée ainsi un effet de miroir avec notre planète. À partir de là, j’ai été amenée à m’intéresser à l’industrie spatiale. Celle-ci a connu un virage depuis une quinzaine…
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Auteur: Christophe Kantcheff