« On va rentrer au pied de biche dans cette présidentielle » : Anasse Kazib, le candidat invisibilisé

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Entre le 1er janvier et le 13 février, Éric Zemmour a eu 1592 fois plus de temps de parole qu’Anasse Kazib. Certes, ce dernier est moins connu et ne dispose pas de 15 % d’intentions de vote dans les sondages. Pourtant, le constat est le même avec les candidats de son camp politique. Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière (LO), et Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), ont pu respectivement s’exprimer sur des plateaux télé ou des studios radio 61 et 51 fois de plus que lui… Serait-ce parce qu’il dispose de moins de parrainages que d’autres « petits » candidats ? Même pas. Christiane Taubira, qui a recueilli moins de signatures d’élus, dispose pourtant d’un temps de parole 322 fois supérieur…

3 minutes et 12 secondes d’antenne en… 45 jours

Pendant cette période de 45 jours, Anasse Kazib n’a disposé que de 3 minutes et 12 secondes de temps d’antenne cumulé (radio et télé) selon l’Arcom (ex-CSA). Un total ridicule pour le cheminot et syndicaliste à Sud-Rail qui ambitionne depuis plusieurs mois de se présenter à l’élection présidentielle. Il a, à ce jour, validé 130 parrainages au Conseil constitutionnel. Le candidat de Révolution permanente, une scission du NPA, est même parfois carrément supprimé des graphiques qui résument le nombre de parrainages obtenus par chacune et chacun des candidates et candidats.

L’exemple le plus criant est le tableau présenté lors de l’émission de C8 Touche pas à mon poste où des personnalités n’ayant reçu qu’une seule signature d’élu (comme Guillaume Meurice ou François Hollande) sont intégrés dans une infographie d’où le nom d’Anasse Kazib est absent. « Ils ont même mis Florian Philippot avec son unique parrainage alors qu’il avait annoncé le matin même qu’il se retirait », rit amèrement l’aiguilleur de la gare du Bourget qui a pourtant été, un temps, un habitué des plateaux de télévision. Entre 2018 et 2020, il a en effet été chroniqueur pour les Grandes gueules, une émission sur RMC.

TPMP

Sur ce graphique diffusé dans TPMP le 18 février, Anasse Kazib n’apparaît pas dans la liste des candidats.

Capture d’écran C8

« Son absence pose question », reconnaît Claire Sécail, chargée de recherche au CNRS sur les liens entre média et politique. Comment expliquer cette invisibilisation presque totale de l’espace de débat médiatique ? « Je pense qu’il y a une crainte du système à me donner de la…

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Auteur: Pierre Jequier-Zalc